En voici quatre dont la Banque du Canada fait état dans sa dernière revue financière.

Catégories d’actifs favorisés. Les programmes d’achat d’actifs incitent les investisseurs à rééquilibrer leurs portefeuilles au profit d’actifs plus risqués au rendement plus élevé. Or, la faiblesse des rendements à long terme favorise les emprunteurs aux dépens des épargnants. Résultat : les effets de richesse découlant du rééquilibrage des portefeuilles bénéficieraient aux actionnaires plutôt qu’aux porteurs d’obligations, selon certains observateurs.

« D’après des travaux récents, cette inquiétude serait injustifiée, car la baisse des rendements est en grande partie compensée par une hausse des prix des actifs », lit-on dans l’étude.

Instabilité financière. Le gouverneur sortant de la Banque du Canada, Mark Carney, redoute les effets d’une période prolongée de très bas taux d’intérêt. Il craint par exemple que « les sociétés d’assurance et les caisses de retraite se sentent contraintes d’investir dans des actifs plus risqués ou d’employer de nouvelles stratégies dont elles comprennent moins bien les risques ». Cette potentielle prise excessive de risques peut ainsi accentuer les vulnérabilités du système financier.

De plus, la faiblesse des taux d’intérêt durant de longues périodes risque de favoriser la survie d’entreprises ou de banques ne devant la poursuite de leurs activités qu’à des conditions d’emprunt avantageuses. « Ces entreprises ou banques en sursis sont un obstacle à la restructuration indispensable de l’économie », lit-on dans le document.

Risques pour l’économie. L’éventuelle élimination des assouplissements monétaires des banques centrales devrait être implantée avec la précision d’un chirurgien. « Un retrait prématuré des mesures de politique monétaire non traditionnelles nuirait à la reprise, alors qu’un dénouement trop lent de ces mesures entraînerait un excès de liquidité et alimenterait les tensions inflationnistes » fait valoir la Banque du Canada. Ce niveau de liquidité accru dans le système financier doit donc être géré adéquatement afin de prévenir de futures pressions inflationnistes.

Réputation entachée. Les différents banquiers centraux pourraient voir sa crédibilité s’éroder si leurs achats de titres d’État sont perçus comme un moyen de faciliter le financement de lourds déficits publics. Une éventuelle perte d’indépendance pourrait être synonyme de pressions inflationnistes.

« C’est pourquoi les autorités monétaires doivent veiller à ce que les mesures non traditionnelles déployées soient bien expliquées et visent strictement l’atteinte des objectifs définis dans leur mandat, et rien de plus », lit-on dans le document.