Un graphique financier en transparence. Derrière on voit un homme d'affaire qui touche sa tablette.
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Les électeurs canadiens se rendront aux urnes le mois prochain pour décider du sort du gouvernement libéral minoritaire du Premier ministre Justin Trudeau. Bien que la pandémie à elle seule offre aux Canadiens de nombreuses questions à considérer avant le vote, les investisseurs pourraient vouloir avoir un aperçu de la performance du gouvernement fédéral dans le contexte du marché boursier. La Banque Nationale a fourni un tel aperçu cette semaine dans un rapport intitulé Taking stock: The equity market record of Canada’s PMs.

Le rapport présente le rendement des actions canadiennes sous les dix derniers premiers ministres. Il remonte ainsi à la fin des années 1940.

Sous Trudeau, la performance des actions est assez solide – du moins de manière isolée. Le rapport présente des graphiques avec le niveau de l’indice composite S&P/TSX sous différents gouvernements fédéraux libéraux et conservateurs.

« Un gain cumulatif de près de 50 % de l’indice composite S&P/TSX depuis la première élection des libéraux n’est pas à dédaigner, conclut le rapport. En l’état actuel des choses, le TSX a tracé un arc relativement plus fort sous Trudeau que ce qu’il était au point équivalent du régime Harper. »

De plus, depuis la réélection du gouvernement libéral fédéral à l’automne 2019, la capitalisation boursière totale du TSX a augmenté de 700 milliards de dollars, précise-t-il.

Cependant, sous Justin Trudeau, le S&P/TSX a pris du retard sur le S&P 500 « de façon importante », commente le rapport.

Les graphiques qui l’accompagnent montrent une différence cumulative de 70 points de pourcentage entre les indices boursiers canadien et américain au cours des deux mandats de Justin Trudeau. Les graphiques fournissent également des comparaisons avec d’autres premiers ministres canadiens, ainsi que des ventilations de la performance par gouvernement majoritaire/minoritaire.

En comparaison avec la sous-performance cumulative du TSX de 70 points de pourcentage par rapport au S&P sous Trudeau, la sous-performance du premier ministre conservateur Stephen Harper sur trois mandats (deux minoritaires et un majoritaire) était de 44 points de pourcentage, et celle de Brian Mulroney (sur deux gouvernements majoritaires) était de 107, constate Warren Lovely, stratège en chef des taux et du secteur public à la Banque Nationale et l’un des auteurs du rapport.

Cependant, comme les premiers ministres ont été en poste pendant des périodes différentes, une comparaison plus juste utiliserait des taux annualisés, affirme Warren Lovely. « Vous calculez essentiellement à quoi ressemble l’écart de performance [entre les indices] sur une base annuelle », précise-t-il.

L’écart de performance annualisé entre les indices est de -7,3 points de pourcentage pour Trudeau (-7,4 lorsque le rapport a été préparé), de -3,4 points de pourcentage pour Harper, de -5,7 points de pourcentage pour Mulroney et de 0,3 point de pourcentage pour Chrétien.

« Sur une base annualisée, la sous-performance relative est plus extrême que sous Harper, Chrétien ou Mulroney », souligne Warren Lovely.

Comparativement à ses pairs premiers ministres libéraux, tant sous un gouvernement majoritaire que minoritaire, « Justin détient la pire performance » en termes de TSX vs S&P 500, selon le rapport.

« Les majorités libérales – vers lesquelles les sondages indiquent que nous nous dirigeons peut-être – ont été caractérisées (en moyenne) par des gains annualisés solides pour le TSX, se comparant favorablement aux majorités conservatrices, mais n’atteignant pas les gains américains », assure le rapport.

Les auteurs de celui-ci ont déclaré qu’ils ne prenaient pas position, mais qu’ils fournissaient des « données statistiques » aux électeurs et aux marchés avant le jour du scrutin.

« Il s’agit simplement de laisser les chiffres parler d’eux-mêmes, précise Warren Lovely lors d’une entrevue. Si nous nous intéressons à la performance relative des actions, les deux derniers premiers ministres, en fait, ont laissé à désirer – et pas seulement Justin. »