Un homme d'affaire qui regarde un graphique financier où les résultats sont en déclin.
fotogestoeber / 123rf

La faiblesse des marchés financiers et la détérioration des perspectives économiques ont eu des répercussions sur les six grandes banques au cours du troisième trimestre de leur exercice, rapport Fitch Ratings.

Dans un nouveau rapport, l’agence de notation indique que les banques d’importance systémique nationale du Canada ont déclaré des bénéfices globaux réduits – en baisse de 7 % en glissement annuel et de 5 % en glissement trimestriel pour la période se terminant le 31 juillet.

La hausse des provisions pour pertes sur prêts, l’augmentation des dépenses et les vents contraires des marchés financiers se sont combinés pour annuler les effets positifs de la croissance robuste des prêts et de l’élargissement des marges d’intérêt nettes, commente Fitch Ratings.

« Les revenus des marchés des capitaux ont diminué [d’une année sur l’autre] dans la plupart des banques, car les conditions difficiles pour les émissions de titres de créance et d’actions, ainsi que les revenus de négociation, ont compensé l’augmentation des revenus des prêts aux entreprises », résume l’agence.

La Banque Royale et la Banque de Montréal ont connu les plus fortes baisses des revenus des marchés des capitaux, indique Fitch Ratings, citant leurs importantes réductions de souscription de prêts aux États-Unis.

« Les conditions de marché difficiles ont également eu un impact sur de nombreux segments de la gestion d’actifs et de patrimoine, la dépréciation du marché et la baisse de l’activité des clients ayant généralement entraîné une stagnation ou une diminution des [actifs sous administration] et des [actifs sous gestion] ainsi que des frais connexes », ajoute l’agence de notation.

Sur le plan positif, les banques ont continué à bénéficier d’une forte croissance des prêts, note Fitch Ratings, ce qui a stimulé les revenus nets d’intérêts et les marges.

Les marges d’intérêt nettes moyennes ont augmenté de 9 % d’un trimestre à l’autre, ce qui ne reflète pas les effets de la hausse de 100 points de base des taux de la Banque du Canada en juillet, selon l’agence.

« La croissance des prêts commerciaux a été particulièrement forte, avec une augmentation globale de 19 % [par rapport à l’année précédente], ce qui reflète la poursuite des investissements importants des entreprises au sortir de la pandémie », a-t-elle noté.

Les soldes des cartes de crédit ont également continué à augmenter en raison des dépenses des consommateurs en matière de loisirs et de voyages.

« Bien que la croissance des prêts hypothécaires ait été résiliente, le ralentissement des ventes/prix des maisons et la hausse des taux entraîneront probablement une croissance plus faible dans les trimestres à venir », analyse Fitch Ratings.

Alors que la qualité des actifs s’est renforcée au cours du trimestre en raison de marchés du travail tendus et de liquidités élevées, Fitch Ratings s’attend à ce que cette tendance s’inverse à court terme « car le ralentissement du marché du logement, l’inflation et le resserrement de la politique monétaire pèsent sur la capacité d’endettement des emprunteurs ».

En prévision de la baisse anticipée de la qualité du crédit, les banques ont pris 1,6 milliard de dollars de provisions accrues sur les prêts performants, ce qui a pesé sur les bénéfices, constate l’agence de notation.

« Les provisions ont été largement motivées par des perspectives économiques négatives colorées par les perturbations de la chaîne d’approvisionnement, l’inflation et l’augmentation des risques géopolitiques », conclut-elle.