Un homme d'affaire tenant la Terre entre ses mains.
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En partenariat avec SHARE, un organisme de recherche et d’éducation pour les actionnaires, le BCAM a inclus 58 des plus grandes banques du monde dans son étude, soit des institutions telles que HSBC, JP Morgan Chase ou encore BNP Paribas.

Ainsi, la majorité des banques connaissent un développement sans précédent dans le domaine de la gouvernance grâce à de nouveaux outils d’évaluation de risque, mais ces outils n’ont pas encore d’impact sur le processus de prise de décision. Selon le rapport, 40% des banques n’arrivent pas à mettre en place des exclusions ou des restrictions concrètes à la suite de leur évaluation du risque environnemental.

Le progrès dans le domaine de la protection de l’environnement reste, pour le moment, superficiel. Malgré le fait que 80% des banques aient annoncé la mise en marché de plusieurs produits et services à « faible empreinte carbone », leur implication dans le financement des projets d’énergies fossiles reste stable.

Pour illustrer ce point, le rapport note que l’industrie des obligations vertes est passée de 1 milliard de dollars il y a dix ans, à 200 G$ en 2019, tandis que l’investissement dans les énergies fossiles s’est chiffré à 1,9 trillion de dollars entre 2016 et 2018.

« L’étendue de la crise climatique nécessite une transformation radicale du secteur bancaire. Nos résultats indiquent une réticence systématique des banques à exiger des standards plus élevés de clients provenant des secteurs dont l’empreinte carbone est élevée, malgré le fait que cette exigence pourrait diminuer leur risque considérablement, tout en accélérant l’action contre le changement climatique », déclare Lauren Compere de Boston Common Asset Management.

Le rapport appelle à un changement de culture dans les banques, partant du conseil d’administration jusqu’aux employés sur le terrain. Ce changement devrait inclure une volonté de refuser des clients qui ne se qualifient pas selon les critères exigés, ou de ne pas renouveler d’entente existante quand celle-ci prend fin.

« Voir que des banques telles que TD, RBC et CIBC ont pris des engagements d’investissements responsables en 2019 nous a encouragés, mais nous étions extrêmement déçus de constater qu’aucune institution financière canadienne majeure n’ait développé de politique d’exclusion pour les secteurs à haute teneur en carbone, ou des exigences pour que leurs clients s’engagent contre la déforestation », confie Laura Gossett, analyste senior chez SHARE.

Parmi les pratiques que devraient adopter les banques, le rapport cite :

  • Fixer des objectifs explicites d’augmentation de la proportion des investissements responsables relativement à l’ensemble des activités de financement (45% des banques n’ont toujours de tels objectifs).
  • Intégrer les politiques gouvernementales dans le processus de prise de décision et inciter les associations de libres échanges à adopter les mêmes mesures en faveur du climat.

Clarifier leur définition des termes « empreinte carbone faible » et « investissement vert », et les critères qui permettraient de qualifier des projets en tant que tels.