
C’est ce que révèle une enquête mondiale commandée par le gestionnaire de fonds Robocap et menée auprès de fonds de pension, de gestionnaires d’actifs d’assurance, de family offices et de gestionnaires de patrimoine.
En effet, la quasi-totalité des professionnels interrogés (99 %) estiment que le marché de l’IA est sur le point de connaître une mutation d’envergure (seismic shift).
Selon l’enquête, 55 % des répondants s’attendent à ce que le marché mondial de l’IA atteigne une taille comprise entre 2 530 et 3 000 milliards de dollars (G$) d’ici 2033, tandis que 44 % affirment que celle-ci atteindra environ 2 530 G$.
Des avancées révolutionnaires
Par ailleurs, 28 % des répondants sont fortement d’accord pour affirmer que les avancées révolutionnaires en matière de puissance de calcul, de données massives (big data) et de modèles de nouvelle génération susciteront une explosion des investissements dans l’automatisation propulsée par l’IA, la médecine de précision, les systèmes autonomes de même que la gouvernance éthique de l’IA.
Près des trois quarts (71 %) sont légèrement d’accord avec ce point de vue.
Une réglementation trop stricte
En dépit de fortes prévisions de croissance du marché mondial, 35 % des professionnels interrogés sont tout à fait d’accord et 65 % sont plutôt d’accord sur le fait que la réglementation britannique et européenne en matière d’IA et de robotique est trop stricte, freinant ainsi la créativité et l’innovation.
En comparaison, signale l’enquête, d’autres marchés, comme les États-Unis et la Chine, bénéficient d’une législation plus souple.
Des préoccupations sécuritaires, éthiques et sociétales
Cela étant dit, les répondants à l’enquête ont exprimé certaines préoccupations à propos de l’IA.
Ainsi, 80 % des investisseurs et des gestionnaires sondés sont préoccupés par la confidentialité et la sécurité des données, alors que 71 % s’inquiètent des vulnérabilités technologiques et des dangers de piratage ou de manipulation de l’IA.
De plus, les deux tiers des personnes interrogées se disent particulièrement préoccupées par les systèmes d’IA autonomes qui prennent des décisions sans intervention humaine.
Enfin, concernant les aspects éthiques et sociétales de cette technologie :
- 61 % des répondants s’inquiètent au sujet des risques de suppressions d’emplois et d’incidences négatives sur l’emploi.
- 59 % sont préoccupés à propos des implications éthiques et des potentielles utilisations abusives de l’IA ;
- 58 % pensent que la technologie pourrait être utilisée à des fins négatives de surveillance ou de contrôle ;
- 45 % s’inquiètent des conséquences et des risques imprévus du déploiement de l’IA ;
- 42 % s’interrogent sur les répercussions sociétales incertaines à long terme de l’IA ;
- 18 % s’inquiètent du potentiel de l’IA à surpasser les capacités humaines.
Robocap, une société de gestion d’investissement londonienne fondée en 2015, a mandaté le cabinet d’études indépendant Pure Profile pour interroger 100 investisseurs professionnels issus de fonds de pension, de gestionnaires d’actifs d’assurance, de family offices et de gestionnaires de patrimoine, gérant collectivement 1 183 milliards de dollars d’actifs. Ces professionnels étaient basés aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Allemagne, à Singapour ainsi qu’en Suisse. L’étude a été menée en ligne en mars 2025.