Une photo du bâtiment à New York, New York Stock Exchange avec le drapeau patriote.
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Dans ses perspectives du troisième trimestre de 2019 intitulé Tarifs contre la fed, Placements Mackenzie explique comment les tensions commerciales croissantes, la baisse de l’inflation et la résilience de l’économie américaine pourraient impacter les investisseurs canadiens et causer des changements de position au cours des prochains mois. Elle en conclut que malgré les craintes liées au commerce, l’économie américaine devrait poursuivre sa croissance.

Alex Bellefleur, économiste en chef et stratège de l’équipe de stratégie multi-actifs de Placements Mackenzie et auteur du rapport, affirme même que le moment est peut-être venu pour miser sur les actifs à risque notamment grâce au changement de position de la Réserve Fédérale (Fed).

Un trimestre plus difficile

Force est d’admettre que le deuxième trimestre de l’année 2019 a été plus difficile que le premier. Les prix des actifs ont évolué de façon plus sinueuse qu’au début de l’année. Mais, malgré les fluctuations, les actions américaines ont enregistré un trimestre positif. Toutefois, le S&P 500 a reculé de 8 % depuis son sommet au début du mois de juin.

Les cours des actifs mondiaux ont enregistré des résultats loin d’être uniformes notamment à cause des catégories d’actif liées à la croissance de la Chine et au commerce mondial. Le cuivre tout comme le Shanghai composé ont enregistré un rendement négatif de respectivement -8 % et -3 %.

Alex Bellefleur explique cela par deux tweets publiés par le président Trump le 5 mai dernier.

« Pendant 10 mois, la Chine a payé aux États-Unis des tarifs de 25 % sur 50 milliards de dollars de haute technologie, et 10 % sur 200 milliards de dollars d’autres biens. Ces paiements sont partiellement responsables de nos excellents résultats économiques. Les 10 % passeront à 25 % vendredi. 325 milliards de dollars… »

« … de biens additionnels que la Chine nous envoie restent exempts, mais seront bientôt taxés, à un taux de 25 %. Les tarifs payés aux États-Unis ont eu peu d’impact sur les coûts des produits, qui sont assumés principalement par la Chine. L’entente commerciale avec la Chine continue, mais trop lentement, car ils tentent de renégocier. Non! »

Ces messages ont démenti l’hypothèse que les États-Unis et la Chine se rapprochaient d’une entente commerciale exhaustive qui devait être conclue en mai. S’il est possible qu’une entente soit conclue dans un futur proche, il est peu probable que celle-ci satisfasse la longue liste de demandes américaines allant des garanties pour la propriété intellectuelle aux mécanismes de contrôle de l’entente commerciale.

Et, même si celle-ci est conclue, il est idéaliste de penser que la relation entre les deux pays redevienne celle qu’elle était avant 2017. Les répercussions potentielles que cette guerre commerciale pourrait avoir sur la confiance des entreprises et les perturbations sur les chaînes d’approvisionnement doivent donc être prises au sérieux.

Récession en vue?

Mackenzie estime que le ralentissement actuel aux États-Unis est davantage une réaction tardive au resserrement de politique de la Fed des dernières années que le signe d’une prochaine récession. Il est souvent dit que la politique monétaire fonctionne avec des décalages longs et variables et au cours des deux dernières années, la Fed a augmenté les taux de 200 points de base et réduit la taille de son bilan de 5 points de pourcentage par rapport au PIB.

Après ce type de resserrement, il est normal que l’économie américaine prenne une pause, surtout après le sursaut de croissance de l’an dernier provoqué par les mesures de stimulation budgétaires.

Alex Bellefleur note que la croissance actuelle semble être au même niveau qu’à la fin de 2016, lorsque la Fed a repris sa campagne de resserrement après une pause d’un an sauf qu’actuellement la Fed annonce des mesures d’assouplissement. Et historiquement, lorsque la Fed annonce des baisses, elle en fait plusieurs et pas seulement une.

Mackenzie a donc décidé de surpondérer les actions depuis de mois de février, car le changement de position de la Fed a créé un environnement plus positif pour les actifs à risque.