Un homme d'affaire présentant la carte du monde.
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N’espérez pas de sitôt un répit à la hausse des prix à la pompe ou sur le panier d’épicerie, affirme Banque de développement du Canada (BDC) dans une récente analyse des impacts du conflit russo-ukrainien sur l’économie au pays.

La crise en Ukraine se traduira principalement pour les ménages canadiens par une accélération de l’inflation accompagnée de taux d’intérêt plus élevés, ce qui fera diminuer le pouvoir d’achat des consommateurs, estime l’institution financière. Elle prédit que la Banque du Canada (BdC) et la Réserve fédérale américaine (Fed) pourraient même être amenées à relever plus rapidement que prévu leur taux directeur en raison de la situation.

Face à cela, les ménages n’auront pas le choix de réduire leurs dépenses. La consommation sera donc inférieure aux prévisions, selon les experts.

De nouveaux marchés à saisir

L’impact de la crise ukrainienne sur le PIB du Canada restera toutefois limité en raison de la montée des besoins pour certains produits de base canadiens, souligne BDC. La demande et la consommation canadiennes continueront de croître par rapport à 2021, mais à un rythme plus lent que prévu.

Les clients touchés par les sanctions économiques envers la Russie pourraient se tournent vers d’autres marchés pour répondre à leurs besoins. Cette situation profitera peu au Canada, signale BDC, puisque les exportations vers la fédération russe représentent seulement 0,1 % des expéditions totales du pays.

Les hausses de prix qui touchent certaines denrées dont la production risque d’être affectée par le conflit, comme les céréales et les métaux, pourraient toutefois s’avérer une aubaine pour le Canada, selon l’analyse. Les entreprises agricoles et minières canadiennes pourraient ainsi prendre des parts du marché russe, advenant un embargo sur ces commodités.

Immigration et pénurie de main-d’œuvre

Dans le contexte de pénurie de main-d’œuvre, l’afflux d’immigrants et de réfugiés ukrainiens pourrait aussi contribuer à atténuer l’impact du conflit sur l’activité économique du Canada, estime BDC.

Plusieurs éléments jouent en la faveur de leur intégration, mentionne l’institution. Le Canada possède la seconde diaspora ukrainienne en importance dans le monde derrière la Russie, et le gouvernement canadien s’est engagé à faciliter les procédures d’immigration pour les Ukrainiens qui choisiront de s’établir au pays.