homme d'affaire tentant de reculer le temps sur une grosse horloge.
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Cela a contraint l’institution financière à maintenir un plus haut niveau de liquidités, en plus de ralentir la croissance des prêts hypothécaires et des particuliers en plus de faire grimper les dépenses, a expliqué mercredi son président et chef de la direction, François Desjardins.

« Même si 2019 a été une année où la rentabilité n’a pas été à la hauteur de nos attentes, nous avons mis sur pied un nouvel environnement de travail de cliniques de conseils financiers et nous nous concentrons sur cela », a-t-il expliqué au cours d’une conférence téléphonique avec les analystes financiers.

François Desjardins faisait le point sur les résultats du quatrième trimestre, où la Laurentienne a affiché une baisse de ses profits et revenus, tout comme pour l’exercice.

Alors que la septième banque au pays a terminé la conversion de son réseau de succursales vers les services-conseils, elle a conclu un nouveau contrat de travail, en mars dernier, avec quelque 1200 syndiqués dont la convention collective était échue depuis plus d’un an.

Cette négociation, qui s’était amorcée en 2016, a été acrimonieuse. Il y a notamment eu deux tentatives de désyndicalisation de la part d’un groupe d’employés qui ont échoué. Le syndicat avait aussi déposé des plaintes au Conseil canadien des relations industrielles pour des pratiques jugées déloyales afin de dénoncer l’attitude de la banque.

Ainsi, la Laurentienne, la seule banque syndiquée au pays, a décidé de se donner jusqu’à 2022 pour afficher une croissance annuelle de son résultat ajusté par action oscillant entre 5 et 10 %. Les cibles concernant le rendement des capitaux propres attribuables aux actionnaires ordinaires ajusté, le ratio d’efficacité ajusté et le levier d’exploitation ajusté ont également été repoussées.

Sous les attentes

Au quatrième trimestre terminé le 31 octobre, la Laurentienne a affiché un bénéfice net de 41,3 M$, ou 90 cents par action, en baisse de 19 % par rapport à la même période l’an dernier.

Ses revenus ont également décliné, passant de 255,8 M $ à 241,6 M$, notamment en raison de reculs observés du côté des commissions sur prêts et des frais de services, d’une baisse de l’activité du côté des marchés financiers et d’une diminution des recettes tirées des instruments financiers.

Abstraction faite des éléments non récurrents, la Laurentienne a engrangé un bénéfice ajusté de 1,05 $ par action, par rapport à 1,22 $ au cours du quatrième trimestre il y a un an. Cela s’est avéré sous les attentes des analystes, qui anticipaient un résultat net ajusté par action de 1,16 $, selon la firme de données financières Refinitiv.

« Dans l’ensemble, nous estimons que les résultats du quatrième trimestre sont négatifs, a estimé l’analyste Darko Mihelic, de RBC Marchés des capitaux, dans une note envoyée par courriel. Les revenus ont été inférieurs aux prévisions et le ratio d’efficacité supérieur aux prévisions. »

Pour l’exercice, l’institution a généré un bénéfice net de 172,7 M$, ou 3,77 $ par action, en baisse de 23 % par rapport à 2018, tandis que le chiffre d’affaires a reculé de 7 %, à 968,5 M$.

En dépit de ces résultats, M. Desjardins a suggéré que la tendance devrait s’inverser à compter de l’an prochain puisque la « partie difficile » du plan de transformation mis de l’avant en 2016 « touche à sa fin ».

« Nous prévoyons que, sur le plan financier, l’exercice 2020 sera supérieur à (celui en cours), particulièrement à compter du deuxième semestre » a expliqué aux analystes le grand patron de la Laurentienne.

En 2019, les prêts aux clients commerciaux ont totalisé presque 13 G$, en hausse de 8 %, mais un déclin de 7 % a été observé du côté des prêts octroyés aux particuliers, qui ont atteint 20,7 G$. Les dépôts effectués par les clients ont totalisé 22,5 G$, en baisse de 8 %.