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L’indice des prix à la consommation a grimpé de 1,5 % en février, par rapport au même mois l’an dernier, a précisé l’agence fédérale. Cette croissance se compare à celle de 1,4 % affichée en janvier, d’un exercice à l’autre.

Les économistes s’attendaient à une lecture de 1,4 % pour février.

Josh Nye, économiste principal à la Banque Royale, a estimé que la lenteur de l’inflation convaincrait probablement la Banque du Canada de se montrer patiente face à la hausse des taux d’intérêt.

« L’inflation reste maintenant en deçà de 2,0 % et nous croyons que cela se traduira par une pause de la Banque du Canada », a souligné M. Nye.

« Ainsi, les ménages ne verront pas la même augmentation de leurs coûts d’emprunt en 2019 qu’en 2018. Néanmoins, ils devront faire des paiements plus élevés sur leur dette que lors des années précédentes, lorsque les taux d’intérêt étaient encore plus bas, alors c’est toujours un peu un vent contraire pour les dépenses de consommation. »

La hausse de 8,1 % des coûts d’intérêt hypothécaires et celle de 14,3 % des prix des légumes frais par rapport à l’an dernier a alimenté la hausse d’ensemble des prix à la consommation. Le coût des primes d’assurance automobile a également augmenté de 6,3 %.

Le prix de l’essence à la pompe a diminué de 11,9 % par rapport au même mois de l’année dernière, tandis que les prix de l’énergie dans l’ensemble ont chuté de 5,7 %.

Toutefois, Statistique Canada a indiqué que le resserrement de l’approvisionnement en pétrole et la fermeture temporaire de plusieurs raffineries à des fins d’entretien saisonnier avaient contribué à la hausse des prix de l’essence de 1,9 % par rapport à janvier. Il s’agit de la première hausse mensuelle des prix de l’essence depuis juillet 2018.

En excluant l’essence, le rythme annuel de l’inflation est resté stable à 2,1 %, au même niveau qu’en janvier.

Le rapport indique également que la moyenne des trois indicateurs de l’inflation de base de la Banque du Canada, qui excluent les produits dont les prix sont plus volatils, comme l’essence, a légèrement diminué pour passer à 1,8 %, contre 1,9 % en janvier.

La banque centrale, qui vise à maintenir l’inflation entre 1,0 % et 3,0 pour cent, fixe son taux d’intérêt directeur comme moyen de gérer la cadence de l’inflation. La Banque du Canada a maintenu son taux directeur à 1,75 % lors d’une annonce faite plus tôt ce mois-ci, lors de laquelle elle a également souligné ses inquiétudes quant à la vigueur de la croissance économique au début de l’année.

« Le message principal pour la Banque du Canada est que, si l’inflation de base reste stable juste en dessous de l’objectif de 2,0 % et que l’économie au sens large peine à dégager une croissance au premier trimestre, les taux ne vont pas bouger dans un avenir prévisible, ce qui n’est pas différent de la Fed », a affirmé Doug Porter, économiste en chef à la Banque de Montréal.

Recul des ventes des détaillants

Dans un rapport distinct, Statistique Canada a indiqué vendredi que les ventes au détail avaient chuté de 0,3 % en janvier, pour atteindre 50,1 milliards de dollars (G$). Il s’agit d’une troisième baisse consécutive, la chute des ventes des concessionnaires de véhicules automobiles et de leurs pièces ayant pesé sur les résultats.

Les analystes s’attendaient à une hausse mensuelle de 0,4 %, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters Eikon.

« Non seulement les ventes au détail ont dérapé, mais nous avons également des révisions qui témoignent d’une force moindre que celle initialement annoncée., a noté Brian DePratto, économiste principal à la Banque TD.

« Le coupable semble à nouveau être les coûts d’emprunt élevés. Les secteurs plus sensibles aux taux d’intérêt, tels que les concessionnaires automobiles et les magasins de meubles, ont reculé sur un mois. »

Les ventes des concessionnaires de véhicules automobiles et de leurs pièces ont diminué de 1,5 % en janvier en raison d’une baisse de 2,4 % des ventes des concessionnaires de véhicules automobiles neufs et de 2,7 % de celles des vendeurs de voitures d’occasion. En excluant ce sous-secteur, les ventes au détail ont augmenté de 0,1 %.

Exprimées en volumes, les ventes des détaillants sont restées essentiellement inchangées en janvier, a précisé Statistique Canada.