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Bonne nouvelle, les dettes de carte de crédit des consommateurs se sont résorbées. À l’inverse toutefois, on constate une explosion de prêts hypothécaires, selon le plus récent rapport d’Equifax Canada sur le crédit à la consommation.

Au premier trimestre de 2021, le nombre de nouveaux prêts hypothécaires a bondi de 41,2 % par rapport à la même période l’an dernier. La limite moyenne de ces nouveaux prêts hypothécaires a également augmenté, de 20,5 %, pour atteindre 326 930 $.

Résultat, la dette à la consommation s’élève désormais à 2,08 billions de dollars. Il s’agit d’une hausse de 0,62 % par rapport au trimestre précédent, mais de 4,78 % si on la compare avec le premier trimestre de 2020.

Cette hausse est essentiellement attribuable à la Colombie-Britannique et à l’Ontario, qui ont enregistré des hausses de 59,2 % et de 44,3 %, respectivement, par rapport au même trimestre l’an dernier.

« Les faibles taux d’intérêt et les spéculations à propos de l’inflation américaine et de son influence sur nos taux d’intérêt ont contribué à la hausse du volume de prêts hypothécaires étant donné que les consommateurs craignent que les taux d’intérêt remontent, explique Rebecca Oakes, vice-présidente adjointe des analyses avancées. La concurrence entre acheteurs est féroce au sein de nombreux marchés au pays. Nous effectuerons un suivi du nouveau test de tension hypothécaire pour vérifier s’il contribue à ralentir le marché immobilier. »

En juin, le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) a instauré un nouveau test de tension hypothécaire. Ce dernier appliqué pour les prêts non assurés correspond soit au taux hypothécaire plus deux points de pourcentage, soit à 5,25 %, selon le plus élevé des deux scénarios. L’objectif de cette démarche est de limiter la capacité d’achat des consommateurs et ainsi, réduire la surchauffe dans le secteur hypothécaire.

Creux pour les dettes de carte de crédit

Depuis le début de la pandémie, la dette de carte de crédit ne cesse de diminuer. Celle-ci a atteint un creux inégalé depuis 2015, car les consommateurs remboursent davantage qu’ils ne dépensent. Au premier trimestre de 2021, les soldes des comptes de carte de crédit ont diminué de 9,9 % par rapport au premier trimestre de 2020 et de 4,2 % si l’on compare avec le dernier trimestre.

« La baisse des taux d’intérêt, les multiples confinements et la hausse du taux de chômage ont entraîné des changements dans le comportement des consommateurs, ce qui a ralenti la croissance globale du secteur des cartes de crédit pendant la pandémie, analyse Rebecca Oakes. La plupart des programmes de report de paiements ont pris fin, mais des mesures gouvernementales sont encore en place, ce qui a aidé les consommateurs à rembourser leur dette de carte de crédit. »

Au premier trimestre, la dette de consommation moyenne a également diminué pour s’établir à 20 430 $ : une baisse de 4,2 % sur un an.

En général, les défaillances, si l’on exclut le secteur hypothécaire, ont diminué de 21,8 % par rapport au premier trimestre de 2020 et de 4,0 % par rapport au trimestre précédent, particulièrement si l’on regarde les cartes de crédit et les prêts automobiles non bancaires.

Dans le secteur hypothécaire, le taux de défaillance de 90 jours ou plus a baissé de 19,0 % par rapport au premier trimestre de 2020 et de 7,4 % par rapport au quatrième trimestre de 2020.

« La voie vers la reprise continue d’être inégale. Les taux de défaillance non hypothécaires sont en hausse chez les jeunes consommateurs (moins de 35 ans) depuis le dernier trimestre, alors que les consommateurs plus âgés ont réussi à maintenir des taux inférieurs, précise Rebecca Oakes. La vaccination constituera un facteur essentiel à l’ouverture de l’économie, ce qui aura une grande incidence sur les dépenses des consommateurs et la gestion de leur endettement. Les Canadiens devraient se préparer au moment où les gouvernements commenceront à éliminer les mesures de soutien, probablement pendant l’année civile en cours. »