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Selon l’étude publiée en 2013 et intitulée The Genetics of Investment Biases, 45% des biais de finance comportementale pourraient être expliqués par les gènes. Les deux chercheurs ont notamment étudié des jumeaux identiques et non identiques afin de comparer leurs comportements lors que venait le temps d’investir.

Plus précisément, Henrik Cronqvist et Stephen Siegel ont comparé les portefeuilles d’investissements des différents couples de jumeaux entre 1999 et 2007. Ils pistaient notamment les titres détenus à la fin de l’année, le nombre de titres inclus dans les portefeuilles et les dividendes reçus durant l’année.

Avoir la finance dans le sang

Ces mesures permettaient, entre autres, d’identifier des biais comme la préférence pour les titres locaux, l’aversion pour la perte ou la tendance à acheter ou vendre des titres trop souvent. Leurs recherches ont démontré que les jumeaux identiques sont plus susceptibles d’avoir le même biais comportemental que les jumeaux non identiques.

« En général, les couples de jumeaux identiques sont deux fois plus susceptibles d’avoir le même biais comportemental que les jumeaux non identiques, expliquent les deux chercheurs. De plus, la corrélation est plus élevée chez les jumeaux identiques de même sexe que chez les jumeaux de sexe opposé. »

L’étude a également mesuré certains facteurs comme la corrélation entre la distance séparant le lieu de résidence des sujets de leur lieu de naissance et leur propension à avoir une préférence pour les titres locaux. Selon les deux chercheurs, ces deux facteurs sont négativement corrélés. Ainsi, plus quelqu’un tend à avoir un biais domestique important en investissement, moins il risque d’habiter loin de son lieu de naissance.

Bémol

« Nous avons aussi découvert que même les investisseurs génétiquement identiques ayant grandi dans la même famille peuvent avoir des comportements d’investissement sensiblement différents, notent toutefois les deux chercheurs. Les événements spécifiques au niveau individuel doivent donc jouer un rôle important dans le développement des comportements financiers. »

Parmi ces événements spécifiques, on retrouve l’expérience professionnelle en finance : « Ce facteur réduit l’impact de la prédisposition génétique quant aux biais comportementaux en finance. »

Fait important, le niveau d’éducation n’a pas le même effet que l’expérience professionnelle en finance sur les biais puisque le nombre d’années passées dans un établissement d’éducation ne réduit pas la propension génétique à présenter un biais comportemental en finance.

Régulateurs touchés

Selon Henrik Cronqvist et Stephen Siegel, les régulateurs devraient prendre en considération le lien entre gènes et biais de finance comportementale lorsqu’ils décident de mettre en place de nouveaux éléments de réglementation et tenter, par la même occasion, de réduire ces biais.

Ils ajoutent que les biais sont intimement liés aux mécanismes psychologiques des individus : « Certaines personnes sont dotées de gènes encourageant la préférence pour la familiarité, la confiance excessive, ou la recherche de sensations fortes, et ces gènes se manifestent dans d’autres domaines non liés à l’investissement. »