Des formes humaines faites de chiffres.
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C’est ce qui ressort d’une étude mondiale menée par Accenture et basée sur un sondage réalisé auprès de 47 000 consommateurs provenant de 28 pays, dont 2 000 Canadiens.

Primes réduites, offres personnalisées

Ainsi, 52 % des répondants à l’échelle mondiale sont prêts à donner de l’information sur leurs habitudes de vie à leur assureur en échange de primes d’assurance vie ajustées. Ils sont encore plus nombreux (81 %) à accepter de partager des données personnelles (revenu, emplacement, habitudes de vie) pour obtenir une approbation de prêt rapide alors que 76 % le feraient afin de recevoir des offres personnalisées comme des rabais chez un marchand.

Environ deux consommateurs canadiens sur cinq (42 %) veulent que leur banque leur fournisse des mises à jour au sujet de leur portefeuille, en se basant sur les dépenses du mois, alors que 46 % veulent des conseils pour économiser, basés sur leurs habitudes d’achats.

Les consommateurs acceptent de partager leurs informations dans la mesure où ils obtiendront un avantage. « Ils ont clairement exprimé le besoin d’obtenir des solutions qui leur simplifient la vie, affirme Patrick Raimondi, directeur général, Services financiers chez Accenture Canada. Ils ne veulent pas juste obtenir un prêt pour acheter une maison mais aussi de l’aide et des conseils pour concrétiser leur projet. »

Soucieux de la sécurité des données

 S’ils sont prêts à révéler beaucoup sur eux, les répondants se disent toutefois soucieux de la façon dont l’information est utilisée. Près des trois quarts (72 %) se montrent très prudents quant à l’aspect confidentiel de leurs données. Parmi les raisons qui les inciteraient à quitter leur banque ou leur assureur, les violations de la sécurité des données arrivent en deuxième place derrière l’augmentation des coûts.

« Pour rester concurrentielles, les banques et les compagnies d’assurance doivent capitaliser sur les données pour offrir des services pertinents et personnalisés, explique Patrick Raimondi. En même temps, il est primordial pour elles de garantir la sécurité des données afin de maintenir la loyauté de leurs clients. »

Les consommateurs ont aussi des attentes élevées face à l’intégration des différents canaux de distribution des produits ou services, que ce soit en succursale ou en ligne. « Même si le numérique prend de plus en plus de place, 65 % des répondants sont en faveur d’échanges en face à face avec leur conseiller, un besoin exprimé même par les milléniaux. Plusieurs banques sont d’ailleurs en train de revoir leurs offres de services. Celle qui a fait le virage le plus agressif est la Banque Laurentienne qui est à mettre en place des points de services à valeur ajoutée », souligne M. Raimondi.

Différences géographiques

Par ailleurs, l’étude d’Accenture permet de constater que le désir de partager ses données varie à travers le monde. C’est en Chine que l’on retrouve la plus forte proportion de consommateurs (67 %) prêts à partager plus d’information pour obtenir des services personnalisés.

Aux États-Unis, 50 % des répondants au sondage se disent disposés à le faire. En Europe — où le Règlement général sur la protection des données (RGPD) est entré en vigueur en mai 2018 —, il semble y avoir une plus grande méfiance au sein de la population. En Angleterre et en Allemagne, seulement 40 % des consommateurs montreraient un peu plus de transparence avec leurs fournisseurs de services financiers et d’assurance.

« Il n’y a donc pas de solution magique qui peut être appliquée d’un pays à l’autre. Les entreprises doivent adapter leurs offres selon les différents marchés », conclut Patrick Raimondi.