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C’est ce que révèle notamment le premier rapport sur la santé mentale des femmes de GreenShield Communautaire, publié en collaboration avec Recherche en santé mentale Canada.

Au total, 71 % des femmes interrogées déclarent que les difficultés financières causées par l’inflation se répercutent sur leur santé mentale.

En fait, les questions d’argent deviennent un obstacle de plus en plus préoccupant quant à l’accès au soutien en santé mentale, mentionne le rapport de GreenShield Communautaire, une entreprise sans but lucratif qui fait la promotion de la santé pour tous, soutenant entre autres les communautés marginalisées et mal desservies.

Des habitudes financières changeantes

Les résultats de cette étude montrent que les habitudes financières des femmes ont beaucoup changé au cours de la dernière année à la suite de la montée en flèche du coût de la vie, et que la situation économique actuelle a des répercussions sur leur santé mentale.

En effet, les femmes qui avaient besoin de soins de santé mentale, mais qui n’y ont toutefois pas eu recours, sont deux fois plus nombreuses que les hommes à invoquer les obstacles financiers comme raison.

« Des femmes doivent puiser dans leurs économies, faire appel au crédit ou emprunter à des membres de leur entourage, entre autres choses, pour payer leurs dépenses de base. Cette nouvelle réalité montre bien que les femmes sont beaucoup plus touchées par la conjoncture économique. Si l’on tient compte en plus de l’expérience unique des femmes des communautés racisées et marginalisées, il n’y a pas lieu de s’étonner que ces facteurs de stress constants exercent une incidence sur leur santé mentale », constate Harriet Ekperigin, vice-présidente, Santé mentale, à GreenShield.

Des défis de taille

Le rapport sur la santé mentale des femmes de GreenShield Communautaire met aussi en exergue trois défis majeurs que doivent surmonter les femmes en ce moment.

D’abord, celles-ci disent vivre des niveaux plus élevés d’anxiété et de dépression.

Même si, pour l’ensemble de la population canadienne, les niveaux d’anxiété et de dépression sont plus élevés qu’avant la pandémie, 16 % des femmes affirment éprouver des symptômes d’anxiété plus graves et 17 % des symptômes de dépression. Les pourcentages sont encore plus élevés chez les femmes racisées et les personnes s’identifiant à la communauté LGBTQ2SI+, signale l’enquête.

De plus, les femmes sont plus nombreuses à avoir accès à des services de santé mentale, mais les groupes racisés et marginalisés sont moins satisfaits des soins.

En tout, 13 % des femmes ont indiqué avoir fait appel à des services de santé mentale ou de traitement d’une toxicomanie au cours de la dernière année. Les personnes racisées et celles s’identifiant à la communauté LGBTQ2SI+ sont moins satisfaites des soins.

Enfin, les femmes sont beaucoup plus touchées par les conditions économiques actuelles.

De fait, 42 % des femmes qui avaient besoin de soins, mais qui n’y ont pas recouru, ont invoqué les obstacles financiers comme motif, contre 21 % chez les hommes.

Des mesures pour la santé mentale des femmes

GreenShield Communautaire propose justement un programme de santé mentale pour les femmes qui vise à offrir des services de thérapie et de santé mentale respectueux de la culture, partout au Canada, à toutes les femmes et à toutes les personnes s’identifiant comme telles, de 18 ans et plus.

Ce programme comprend deux heures gratuites de thérapie par la parole, un abonnement d’un an à la thérapie cognitivo-comportementale en ligne (TCCI) guidée et l’accès à un carrefour bien-être en ligne.

En un peu plus d’une année, l’OSBL a aidé près de 60 000 femmes à accéder à des services de santé mentale gratuits.

Selon le communiqué, « la principale mesure de réussite de l’entreprise consiste à investir 75 millions de dollars pour améliorer la vie d’au moins un million de Canadiens et Canadiennes d’ici 2025, et elle est en bonne voie d’y parvenir ».