Un homme d'affaires qui court sur un fond bleu. Son homme est immense et menaçante.
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Les banques du vieux continent auront ainsi de multiples défis à relever cette année. Le journal français, les Echos, en a listé cinq.

1) Une baisse des bénéfices

Avec la politique monétaire accommodante de la BCE et les taux négatifs, il est toujours plus difficile pour les banques d’engranger des bénéfices. Les banques qui transforment la ressource à court terme en crédit à long terme ont vu leurs marges de crédit diminuer. Certes, la situation n’est pas récente, mais nombre de banquiers estimaient que cette période « anormale » touchait à sa fin. Cependant, la BCE a ouvert la porte à de nouvelles baisses du taux de dépôts négatif imputé aux réserves excédentaires que les banques placent auprès d’elle chaque jour.

Toutefois, pour amortir l’impact pour les banques, Mario Draghi, le président de la BCE, a affirmé que toute baisse de taux serait accompagnée de « mesures d’allègement ». Celles-ci viendront certainement sous la forme d’une exemption partielle du taux de dépôt, ce que le marché assimile à une modulation du taux de dépôt.

« La baisse des rendements va accroître la pression sur les revenus, explique Macro Troiano dans un article de Zonebourse, directeur de l’agence de notation Scope. La mise en place d’un taux modulé pourrait amortir le choc, notamment pour les banques qui disposent d’importantes liquidités excédentaires. »

2) Une hausse du coût du risque

Depuis plusieurs années, le coût du risque de prêter de l’argent est quasiment nul, car les faillites sont devenues une rareté et les clients restent solvables. Cela est principalement dû à la politique monétaire de la BCE. Mais compte tenu des incertitudes conjoncturelles, cette situation pourrait changer. En Allemagne, Commerzbank a déjà fait état d’une hausse de son coût du risque au deuxième trimestre et la banque française Crédit Agricole a observé une hausse de 60 %. Alors que les tensions commerciales et géopolitiques s’accentuent, ces cas isolés pourraient se généraliser.

3) La menace technologique

Alors qu’avant la crise de 2008, la croissance annuelle des banques se chiffrait entre 5 % et 6 %, ces cinq dernières années, celle-ci tourne davantage autour des 2 % à l’échelle mondiale, selon un rapport de la société américaine de conseil, McKinsey. Cependant, la technologie menace encore cette croissance et ébranle l’image des banques longtemps considérées comme les intermédiaires financiers de référence.

« Les forces duales de l’innovation technologique (et des données) et les changements dans l’environnement réglementaire et plus largement sociopolitique ouvrent des pans de ce système d’intermédiation financière à des nouveaux entrants », constate le cabinet.

PayPal, Stripe et AliPay se sont déjà imposés comme système de paiement. Des nouvelles banques drainent la clientèle des banques de détail. Selon une estimation du cabinet de conseil ATKearney, d’ici à 2023, de 50 à 85 millions d’Européens seront clients de ces néobanques, soit environ 20 % de la population de plus de 14 ans.

4) La réglementation

Pour éviter de nouvelles dérives, depuis la crise, les autorités ne cessent de renforcer la réglementation et ce mouvement ne semble pas près de finir.

En plus des évolutions comptables exigeantes en capitaux (IFRS 16), les banques européennes sont maintenant confrontées à la transposition des  règles prudentielles de Bâle III. Si ces règles sont transposées, cela pousserait les banques du vieux continent à augmenter en moyenne de 24 % leurs exigences en capital, soit 135 milliards d’euros, selon les estimations de l’Autorité bancaire européenne.

5) Le blanchiment d’argent

Après s’être acquittées des amendes liées à la crise des subprimes et aux manipulations des indices Libor et Euribor, les banques doivent faire face à de nouveaux problèmes en raison notamment de la guerre contre la fraude fiscale.

UBS et HSBC, visées par les États européens, ont dû faire face à de lourdes amendes. La filiale suisse de la Banque HSBC a accepté de payer une amende record de 300 millions d’euros pour mettre fin à une enquête ouverte pour blanchiment en Belgique en 2014.

Les banques nordiques sont dans le viseur des autorités américaines et européennes. La Danske Bank aurait ainsi fait transiter de grosses sommes d’origine suspecte et des banques néerlandaises sont soupçonnées dans des affaires de blanchiment d’argent.