Un petit personnage avec une cravate et une loupe inspectant le mot Budget.
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Le premier ministre François Legault assure qu’il n’a pas voulu blâmer les syndiqués du secteur public pour le déficit qui se creuse.

En conférence de presse dimanche dernier, François Legault a fait un lien direct entre le renouvellement des conventions collectives et le prochain budget qui sera « largement déficitaire ».

« Investir massivement dans les services publics, ça va avoir des conséquences financières, a-t-il averti. On se retrouve avec un budget qui est largement déficitaire […], beaucoup plus déficitaire qu’il ne l’était avant ces négociations. »

Mardi, les partis d’opposition se sont joints aux syndicats pour déplorer ces propos.

« François Legault a les manettes du cockpit devant lui, il a les mains sur toutes les manettes du cockpit, puis il trouve quand même des manières de dire que c’est la faute des autres », a dénoncé le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois.

À la période des questions, François Legault s’est défendu en affirmant que son gouvernement avait fait le choix de bonifier les conditions de travail des employés de l’État, notamment en santé et en éducation.

« On doit être très clair, là, je n’ai jamais blâmé les enseignants, les infirmières, les syndicats. Ce que j’ai dit, c’est que notre gouvernement a fait le choix d’investir massivement dans les conditions de travail des personnes qui travaillent pour nos services publics. »

Le premier ministre a répété qu’il n’y aura pas « d’austérité » et qu’il n’était « pas question de couper le service ».

« Des déficits plus élevés, c’est difficile, ça va nécessiter des efforts réels, mais c’est gérable », a pour sa part déclaré en impromptu de presse le ministre des Finances, Eric Girard.

Les libéraux accusent le gouvernement caquiste d’avoir dilapidé, depuis 2018, « des milliards de dollars en surplus budgétaires ».

Le porte-parole libéral en matière de finances, Frédéric Beauchemin, a rappelé l’envoi massif de chèques à la population et l’octroi d’une subvention aux Kings de Los Angeles pour qu’ils viennent disputer deux matchs préparatoires à Québec.

« Ce sont de très mauvais gestionnaires. En bout de piste, le ministre des Finances et la Coalition avenir Québec hypothèquent nos jeunes et remplissent la carte de crédit des prochaines générations », a-t-il dénoncé.

En point de presse, le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, a également rappelé la décision du gouvernement Legault de baisser les impôts.

« [Le] gouvernement nous avait promis que la baisse d’impôt ne rimerait pas avec déficit ou réduction des services. Ils doivent rendre des comptes, et ce sont eux qui sont responsables, pas les travailleurs », a-t-il dit.