Un homme d'affaires devant un ordinateur des feuilles à la main.
Pinkypills / iStock

L’annonce de la Caisse d’Épargne en France d’expérimenter le statut de « banquier entrepreneur » a fait beaucoup de bruit et soulève de nombreuses questions. Certains n’hésitent pas à parler de « sujet tabou », selon le site Siècle digital.

Le groupe Banque Populaire Caisse d’Épargne s’explique en affirmant que ce nouveau statut permettrait de maintenir un réseau d’agences dans les zones rurales où les établissements bancaires ferment les uns après les autres.

Les futurs professionnels locaux de la Caisse d’Épargne seront mandatés par la banque pour vendre les produits financiers de celle-ci. Ils devront toutefois remplir certaines obligations pour obtenir ce statut. Ils devront obtenir une triple habilitation pour les métiers de la banque, suivre une formation spécifique pour être « embauchés » et devront créer une SAS (société par action simplifiée).

Si le but est louable, le risque selon MoneyVox est que ces conseillers indépendants locaux deviennent en réalité de simples vendeurs, malgré leur titre, et qu’ils orientent les clients vers les produits de leur institution.

Ce risque est effectivement à craindre puisque les futurs conseillers indépendants locaux dépendront du flux de travail apporté par une seule entité, la Caisse d’Épargne.

L’apparition de ce modèle, particulièrement intéressant pour les banques d’un point de vue financier, laisse penser que d’autres entreprises du secteur suivront le pas de la Caisse d’Épargne.

Des bouleversements dans le marché

Le secteur bancaire est actuellement la proie de modifications profondes. De nouveaux acteurs sont arrivés sur le marché, obligeant les acteurs traditionnels à envisager d’autres modèles d’affaires. On peut ainsi penser aux banques digitales qui ont connu un essor considérable. À la fin du mois de janvier 2020, la néobanque allemande N26 annonçait avoir passé la barre des 5 millions de clients à travers le monde.

Pour ne pas se laisser distancer, les institutions traditionnelles doivent évoluer vers un service de plus en plus digitalisé. Toutefois, pour les opérations plus complexes, comme les placements, les clients ressentent encore le besoin de faire appel à des conseillers.

Les entreprises tentent toutefois de réduire les coûts et les employés représentent beaucoup d’argent. Le phénomène d’uberisation pourrait régler ce problème et pallier aux différentes difficultés du secteur bancaire en réduisant sensiblement le coût des employés.