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La banque a engrangé un profit de 2,31 milliards de dollars (G$) pour le trimestre clos le 31 octobre, comparativement à un profit de 2,27 G$ à la même période un an plus tôt. Le profit par action s’est établi à 1,73 $ pour le plus récent trimestre, contre 1,71 $ l’an dernier.

Après ajustements pour exclure l’effet des acquisitions et des désinvestissements, la Scotia a réalisé un bénéfice par action de 1,82 $, en hausse par rapport à celui de 1,77 $ de l’année précédente.

Ce résultat était conforme au profit ajusté attendu en moyenne par les analystes, selon les prévisions recueillies par la firme de données financières Refinitiv.

Les revenus autres que d’intérêts se sont chiffrés quant à eux à 3,63 G$, en hausse de 404 millions de dollars (M$) ou de 13 %. Le quart de cette croissance est due aux acquisitions. Les autres facteurs y ayant contribué sont l’augmentation des revenus tirés des services bancaires et de la gestion de patrimoine, les commissions de placement et autres honoraires de services-conseils, ainsi que les profits nets sur les titres de placements.

Toutefois ces facteurs ont été quelque peu atténués par l’incidence de la nouvelle norme de comptabilisation des revenus, qui stipule que les charges liées aux cartes de crédit doivent être portées en diminution des revenus sur cartes de crédit.

Brian Porter a souligné que la banque avait livré de meilleurs résultats pour son dernier trimestre, qui clôt l’exercice de la banque sur une note productive.

« Nous avons beaucoup avancé dans le repositionnement de la banque en tant que société plus forte et plus ciblée, tout en maintenant un niveau élevé de diversification afin de gérer les risques et l’option d’alimenter la croissance future », a-t-il expliqué aux analystes.

Au cours des quatre dernières années, la banque a simplifié son empreinte, amélioré la qualité de ses bénéfices et ouvert la voie à des ratios de fonds propres plus élevés, ce qui a réduit son profil de risque, en sortant des juridictions à risque plus élevé et à plus faible croissance, a rappelé Brian Porter.

« Nous considérons que la banque est prête à faire face à un ralentissement. Nos efforts d’intégration ont été couronnés de succès et sont maintenant terminés. Cela apportera des avantages continus à nos clients et à nos actionnaires pour les années à venir. »

Hausse des provisions pour mauvaises créances

La Banque Scotia a précisé que ses activités bancaires au Canada avaient généré des profits de 1,14 G$, en hausse par rapport à ceux de près de 1,12 G$ du trimestre correspondant de l’exercice précédent.

Les revenus ont augmenté de quatre pour cent pour atteindre 3,57 G$, les prêts ayant grimpé de cinq pour cent, les prêts hypothécaires résidentiels, de cinq pour cent, les prêts personnels, de trois pour cent et les cartes de crédit, de six pour cent. Les prêts aux entreprises ont augmenté de 11 pour cent et les dépôts, de neuf pour cent.

Les profits ajustés des services canadiens de gestion de patrimoine ont augmenté de 15 % d’une année à l’autre.

La division des opérations internationales de la Scotia a généré un bénéfice de 823 M$, en hausse par rapport à celui de 804 M$ de l’an dernier, les profits au Chili ayant avancé de 25 %. Le secteur des services bancaires et des marchés mondiaux a pour sa part dégagé un profit de 405 M$, en baisse par rapport à 416 M$ un an plus tôt.

Parallèlement, les provisions pour mauvaises créances ont totalisé 753 M$, ce qui représentait une hausse de 163 M$, ou 28 %, par rapport à l’année précédente. La Scotia a précisé que cette augmentation était attribuable à la hausse des provisions dans les portefeuilles de détail et commerciaux, parallèlement à la croissance interne et à la croissance des actifs liée aux acquisitions.

Le ratio des actions ordinaires et assimilées de première catégorie de la Banque Scotia, une mesure clé de sa santé financière, s’est élevé à 11,1 % au 31 octobre, soit le même niveau qu’il y a un an.

La banque a indiqué qu’elle modifiait son calendrier de dividende, mais qu’elle prévoyait que le rendement des dividendes au bénéfice demeure entre 40 % et 50 %.

Les hausses de dividendes seront décidées au deuxième trimestre, comme le font déjà les autres grandes banques nord-américaines, plutôt que deux fois par année.

Belles perspectives pour 2020

La Banque Scotia s’attend à une solide performance de son secteur bancaire canadien l’an prochain, grâce à une meilleure contribution des services aux entreprises, des cartes de crédit et de la croissance du service numérique Tangerine.

Les activités nationales de la banque devraient représenter entre 30 % et 40 % des profits totaux de la banque en 2020, tandis que les opérations internationales devraient contribuer à hauteur de 25 % à 30 %. La contribution des services bancaires et des marchés mondiaux devrait quant à elle se situer entre 15 % et 20 %, et celle de la gestion de patrimoine mondiale devrait être d’environ 15 %.

« Au Canada, l’activité économique reste vigoureuse compte tenu de la forte croissance démographique alimentée par l’immigration, d’une robuste croissance de l’emploi et des salaires, d’une politique monétaire accommodante, d’un marché du logement solidifié et d’un bon niveau de confiance des entreprises et des consommateurs », a observé mardi le chef de la direction, Brian Porter, lors d’une conférence téléphonique pour discuter des résultats du quatrième trimestre.

« Nous continuons de croire qu’une récession est peu probable ici au Canada ou aux États-Unis à court terme. »

La banque prévoit une modeste amélioration de la croissance mondiale en 2020, malgré les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine. Elle s’attend néanmoins à un léger ralentissement de la croissance aux États-Unis, avec l’amoindrissement de l’impact des baisses d’impôts de 2018 et les incertitudes commerciales qui pèsent sur l’économie, malgré la confiance résiliente des consommateurs.

La Banque Scotia a souligné que la concurrence sur le marché des cartes de crédit devrait s’intensifier lorsqu’Air Canada relancera son programme de fidélisation Aéroplan, le printemps prochain.

(Avec Finance et Investissement)