Un homme d'affaire tentant de se retenir à une flèche qui plonge dans le vide.
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Pour la deuxième fois cette semaine, les trois principaux indices de Wall Street ont été interrompus pendant 15 minutes. À 9 h 35, l’indice Dow Jones des valeurs industrielles a perdu 1 696,31 points, soit 7,20 %, à 21 856,91, le S&P 500 a perdu 192,33 points, soit 7,02 %, à 2 549,05 et le Nasdaq Composite a perdu 558,80 points, soit 7,03 %, à 7 393,25.

Et cette fois-ci, le président américain Donald Trump n’est pas étranger à la situation. Ce dernier, pour limiter la propagation du coronavirus sur le sol américain, a annoncé mercredi soir que les États-Unis s’isolaient de l’Europe pendant un mois. Une nouvelle qui a eu l’effet d’une véritable bombe sur les marchés.

Un autre pas vers le bear market

Les indices européens ont été évidemment lourdement touchés par cette annonce. À Londres, le FTSE, s’est effondré à -9 %. Et le STOXX 600, l’indice européen de référence, a abandonné 8 % tombant à son plus bas depuis le vote du Brexit, en 2016, relate le journal français Les Echos.

Cette chute a eu lieu alors que la Banque centrale européenne tentait d’endiguer la déroute des indices européens. Elle venait ainsi d’annoncer qu’elle maintiendrait son taux directeur à -0,5 %, mais qu’elle augmenterait son programme d’assouplissement quantitatif et qu’elle prendrait des mesures pour stimuler la liquidité (120 milliards d’euros d’achats d’actifs supplémentaires injectés dans les marchés).

Cette baisse est mondiale et ne touche pas que l’Europe et les États-Unis. L’indice MSCI All-Country World Index a enregistré des pertes de plus de 20 % par rapport à son pic du mois dernier, note le Financial Post.

Les actions japonaises et australiennes ont également été touchées. Les premières ont clôturé en baisse de plus de 4 %, même après une nouvelle promesse de liquidité de la part de la banque centrale du pays, alors que les secondes sont parmi les moins performantes au monde, s’enfonçant encore plus dans un marché baissier malgré un plan de relance.

Du côté de l’Inde, l’indice de référence a chuté de plus de 8 %.

Le S&P 500 accuse des pertes de plus de 24 % par rapport à son record de clôture de février. Le Dow Jones Industrial Average s’est enfoncé encore plus dans la zone baissière après la fin de sa hausse record mercredi.

Les rendements des obligations du Trésor ont recommencé à baisser, de près de 20 points de base. Le pétrole a prolongé les pertes de plus de 5 % et le bitcoin s’est effondré. Bref, les baisses touchent nombre de secteurs et de pays.

Des mesures pour reprendre la situation en main

Afin de contenir les baisses dans son pays, le président Trump a dévoilé les mesures qu’il comptait prendre. Parmi celles-ci, on retrouve notamment une aide aux prêts pour les petites entreprises. Le président a également demandé au Congrès d’adopter des allégements non définis de l’impôt sur les salaires.

Toutefois, cela ne semble pas convaincre le marché que la situation est proche d’être réglée.

« Les mouvements du marché suggèrent que la stimulation monétaire a atteint ses limites, affirme Lucas Bouwhuis, gestionnaire de portefeuille chez Achmea Investment au Financial Post. La plupart des mesures de relance doivent venir du côté fiscal et nous n’en voyons pas encore assez. »

« Le marché aura besoin de beaucoup plus pour retrouver sa confiance, ajoute Mohit Kumar, directeur général de Jefferies International Ltd. Le ralentissement économique est dû au fait que les consommateurs ne dépensent pas parce qu’ils ne sortent pas ou ne voyagent pas – on ne peut pas les faire dépenser en leur donnant de l’argent moins cher. Ce dont vous avez besoin, c’est d’une relance budgétaire. »