Un homme d'affaire devant un ordinateur montrant des graphiques financiers.
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Les actifs gérés numériquement ont atteint un total de 283 milliards de dollars (G$) au troisième trimestre de 2019, selon le nouveau rapport du Groupe Aite, une firme de consultants. Et, bien que ce chiffre soit inférieur au taux de croissance de 15 % observé en 2018, le Groupe Aite soutient que le marché des services-conseils en robotique atteindra 1,26 billion de dollars d’ici la fin de l’année 2023.

Le segment du marché du conseil numérique qui observe la croissance la plus rapide dans ce domaine est celui des sociétés de gestion de patrimoine à service complet, même si pour le moment ces sociétés ne contrôlent que 8 % des actifs, selon un article récent d’Investment News.

Selon le directeur de recherche de la pratique de gestion de patrimoine du Groupe Aite, Aite Pirker, ce segment devrait continuer à être le secteur qui connaîtra la plus grande croissance en matière d’actifs gérés numériquement dans les prochaines années.

« De nombreux facteurs pousseront les entreprises de services complets à accroitre leurs actifs numériques, comme la possibilité d’une réglementation qui pourrait nécessiter des changements à l’offre de produits aux clients fortunés, les stratégies qui sous-tendent le service à la clientèle et la demande des clients pour des outils de placement numériques », écrit-il dans le rapport Aite.

La négociation sans commission, une aubaine

Aite Pirker estime également que la négociation sans commission deviendra une aubaine pour les robots-conseillers offerts par les maisons de courtage à escompte. Ces dernières contrôlent déjà plus du tiers (35 %) des actifs numériques et le directeur de recherche de la pratique de gestion de patrimoine du Groupe Aite affirme que ce segment pourrait gagner encore 10 points de part de marché supplémentaire d’ici 2023.

« La perte de millions de dollars de revenus de commissions, ainsi que le passage à long terme à des revenus à honoraires, serviront probablement de catalyseur pour la croissance des plateformes d’investissement numérique payantes des maisons de courtage à escompte et en ligne », écrit-il dans le rapport.

Pour appuyer ses propos, Aite Pirker souligne que plusieurs maisons de courtage à escompte ont amélioré leur offre de conseils numériques avant le passage à la négociation sans commission au début du mois d’octobre. Par exemple, Schwab a lancé de nouveaux portefeuilles (Intelligent Porfolios premiums) et Merrill a ajouté des conseillers humains à son robot de placement dirigé.  Cela démontrerait que ces entreprises considèrent les conseils numériques comme la clé de leur modèle d’affaires à mesure que les revenus sont moins liés au versement de commissions.

« Les solutions d’investissement numériques, qui sont payantes, permettent d’obtenir des revenus réguliers grâce aux frais de gestion sur les actifs et peuvent également intéresser les clients existants, habitués de longue date aux transactions, qui recherchent peut-être une gestion de portefeuille à faible coût et des services connexes, comme la planification financière », ajoute-t-il.

Un certain tri à venir

Pour le moment les startups captent 16 % des actifs numériques, soit 45 G$. Mais Aite Pirker s’attend à ce que ces entreprises perdent les deux tiers de leur part de marché actuelle à mesure que la concurrence et la croissance s’accélèrent.

Selon lui, pour survivre, les startups devront faire évoluer leur modèle économique, alors pourquoi pas en y ajoutant des fonctionnalités de chèque et d’épargne.

« Les startups doivent chercher activement à éliminer les points faibles auxquels font face les clients des institutions financières », commente-t-il.