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« Environ 135 clients de gestion privée de Cape Cove, ayant environ 25 M$ d’actif, seront fort probablement nos futurs clients », signale Martin Lalonde, président de Rivemont.

Une fois complétée, cette transaction pourrait ainsi faire passer l’actif sous gestion de Rivemont à environ 115 M$, comparativement à 90 M$ à l’heure actuelle. « Avoir un actif sous gestion dans les trois chiffres a une portée hautement symbolique. Cette transaction constitue une belle opportunité de croissance », signale Martin Lalonde.

Chute d’un adepte du rendement absolu

Cape Cove a été fondée en 2016 par Robert Audet, un praticien expérimenté des dérivés et des ventes de devises aux investisseurs institutionnels. L’offre du cabinet comporte trois volets : marchés dispensés, gestion discrétionnaire, fonds communs de placement.

À son site, Cape Cove dit vouloir « créer de la valeur pour nos clients en complétant leurs investissements sur le marché public par des produits du marché privé non corrélés afin d’atténuer le risque pour leurs portefeuilles. »

Au chapitre de la philosophie de placement, le site de Cape Cove signale vouloir « mettre l’accent sur l’atteinte d’un rendement absolu plutôt que de tenter de battre un indice de référence. »

Cependant, ces objectifs ne tiennent plus la route depuis que l’Autorité des marchés financiers (AMF) a demandé, en juillet dernier, la nomination d’un administrateur provisoire. Raymond Chabot a alors été désigné administrateur provisoire.

L’AMF a reproché à Cape Cove « d’avoir transmis des informations fausses et trompeuses, notamment en « omettant de déclarer la présence et l’implication » d’Efstratios Gavrill (alias Sean Gabriel) à ses clients. L’historique d’Efstratios Gavrill est très chargé.

Le premier février dernier, les dés étaient bel et bien jetés : la Cour supérieure approuvait le transfert des activités de gestion de portefeuille de Cape Cove auprès d’Investissements Rivemont. Peu de temps après, Raymond Chabot contactait chacun des quelque 135 clients visés en les informant que leurs portefeuilles seraient transférés chez Rivemont, à moins qu’ils ne s’y opposent. Ces clients ont jusqu’au 18 février pour ce faire.

Y a-t-il un risque ?

Échaudés par les événements ayant mené à l’intervention de l’AMF, les clients de gestion privée de Cape Cove pourraient-ils faire faux bond à Rivemont ?

« La situation est délicate. Nous croyons toutefois que les problèmes ayant mené aux interventions de l’AMF sont reliés à des produits de marché dispensé. Notre firme, qui est spécialisée en gestion privée, va bien et nous avons bonne réputation. Les choses devraient bien se passer », dit Martin Lalonde.

Jeffrey Veilleux, représentant‐conseil de Cape Cove, sera éventuellement intégré à l’équipe de Rivemont. « Le but consiste à faciliter la transition. Nous pensons que ses connaissances pourraient solidifier les assises de Rivemont », explique Martin Lalonde.

Cela dit, ajoute le président de Rivemont, « nous avons la capacité interne de croître avec nos effectifs existants. Nous pourrions en prendre encore davantage ! », dit-il.

Dans une communication écrite en date du 8 février, Raymond Chabot précise que le cabinet Sentinel Financial Group de Saskatoon deviendra « vraisemblablement » le bénéficiaire des activités de Cape Cove liées au courtage en épargne collective et sur le marché dispensé. L’issue finale, précise Raymond Chabot, dépend de l’obtention de « certaines autorisations des autorités réglementaires en matière de valeurs mobilières. »