Une main posant une pièce sur laquelle pousse une plante sur une pile de pièce. Autour, un tas de pièces où on voit d'autres petites pousses vertes.
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De nombreux investisseurs institutionnels cherchent à se désinvestir des entreprises qui ne tiennent pas compte des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). La plupart (74 %) des personnes interrogées dans le cadre de l’enquête mondiale d’EY sur les investisseurs institutionnels de 2021 ont indiqué que les mauvais résultats d’une évaluation en matière d’ESG les inciteraient davantage à envisager un désinvestissement.

L’enquête montre également que la grande majorité (78 %) des investisseurs interrogés ont déclaré procéder à « une évaluation structurée et méthodique des divulgations ESG », contre seulement 32 % en 2018.

Le facteur à l’origine de l’intérêt croissant pour la prise en compte du risque ESG dans l’espace institutionnel est la pandémie, le rapport notant qu’elle a été « un signal d’alarme pour le monde, montrant les conséquences dévastatrices des risques systémiques majeurs ».

Il ajoute que « les parallèles entre les risques d’une pandémie et des questions telles que le changement climatique ont mis en évidence l’importance de l’investissement fondé sur les critères ESG ».

Les données confirment cette affirmation : 90 % des investisseurs interrogés ont déclaré qu’une plus grande importance était accordée à la performance ESG des entreprises, tandis que 86 % ont déclaré que cette performance avait un impact direct sur leurs recommandations de portefeuille.

En outre, 92 % ont déclaré avoir pris des décisions au cours des 12 derniers mois en fonction des avantages potentiels d’une « reprise verte ».

Cependant, de nombreux professionnels interrogés n’avaient pas mis à jour leurs politiques d’investissement pour tenir compte de l’ESG ou n’avaient pas mis en œuvre des critères ESG dans tous les portefeuilles. Dans le domaine de la gestion de patrimoine et d’actifs, les pourcentages respectifs étaient de 50 % et 48 %, ce qui est similaire aux résultats obtenus dans le domaine bancaire et des marchés de capitaux (50 % et 55 %) et de l’assurance (45 % et 47 %).

L’une des raisons de cette hésitation est l’inquiétude concernant la « transparence et la qualité » des informations ESG fournies par les entreprises. La moitié des investisseurs institutionnels (contre 37 % en 2020) ont indiqué « un manque de concentration sur les questions importantes » dans ces divulgations.

Pour évaluer la crédibilité des mesures ESG présumées des entreprises, les professionnels de l’investissement ont déclaré qu’ils regardaient si des membres clés, comme les directeurs de la durabilité, rendaient compte directement à la direction générale (53 %) et si les rapports des entreprises étaient évalués par des tiers tenus de respecter des normes internationales (48 %), entre autres étapes.

À cette fin, 89 % des investisseurs institutionnels ont demandé des normes mondiales obligatoires pour les rapports ESG. (L’enquête a été menée avant que le CFA Institute ne publie ses normes de divulgation volontaire).

« Bien qu’il y ait des intentions claires d’examiner de plus près les risques ESG dans l’ensemble des portefeuilles et des cibles d’investissement à l’avenir, les investisseurs institutionnels ont été relativement lents à apporter des changements concrets à leur mode de fonctionnement », a commenté Thibaut Millet, chef des services de changement climatique et de durabilité d’EY Canada, dans un communiqué.

Bien que l’expert ait noté l’importance de « la qualité des divulgations non financières et d’un paysage réglementaire plus clair », il a également souligné que les entreprises devaient prendre des « mesures plus audacieuses » dans leurs décisions d’investissement au lieu d’attendre.

L’enquête, menée en partenariat avec Longitude Research, a été réalisée auprès de 324 décideurs de haut niveau du monde entier entre juin et juillet 2021. Les secteurs des services financiers et des services aux entreprises étaient les plus représentés (41 % et 28 %, respectivement).