Un nouveau rapport d’Equifax révèle un fossé grandissant entre les consommateurs face à l’incertitude économique, les paiements impayés ayant augmenté par rapport à l’année précédente.
Rebecca Oakes, vice-présidente de l’analyse avancée chez Equifax Canada, explique que cette tendance est attribuable en grande partie au coût de la vie élevé, à la hausse du chômage et à l’intensification des tensions commerciales.
« Pour que quiconque puisse continuer à effectuer ses paiements […], il faut avoir un revenu et un bon emploi, a expliqué Rebecca Oakes. L’incertitude économique a des conséquences. »
Plus de 1,4 million de personnes, soit un consommateur sur 22, ont manqué au moins un paiement de crédit au cours du premier trimestre, alors même que les dépenses mensuelles moyennes par titulaire de carte de crédit ont diminué de 107 $, selon les données d’Equifax.
« En fait, nous pensons que cela est davantage lié à la réduction des dépenses discrétionnaires. Cela aura des répercussions sur les entreprises et, à terme, sur l’emploi, a-t-elle souligné. Tout cela est quelque peu lié lorsque l’on commence à percevoir cette incertitude économique. »
Le rapport indique cependant que le taux d’arriérés chez les détenteurs de prêts non hypothécaires a augmenté de 8,9 % sur un an, comparativement à 6,5 % pour les détenteurs de prêts hypothécaires.
L’endettement non hypothécaire moyen par consommateur a atteint 21 859 $ au premier trimestre, selon le rapport, principalement grâce à la vigueur du marché des prêts automobiles, les acheteurs cherchant à conclure leurs achats avant les hausses de prix potentielles induites par les droits de douane.
Le rapport montre que les jeunes consommateurs semblent avoir la vie dure. Le taux d’arriérés des cartes de crédit de 90 jours et plus chez les 18-25 ans s’élevait à 5,38 %, en hausse de 21,7 % sur un an.
« Si vous avez des engagements de crédit et que votre coût de la vie augmente […] ou qu’il est plus difficile de trouver un emploi, ou que vos revenus n’ont pas augmenté au même rythme que le coût de la vie, il est tout simplement plus difficile de continuer à effectuer les paiements que vous avez engagés », a indiqué Rebecca Oakes.
La dette totale des consommateurs a atteint 2,55 milliers de milliards de dollars au cours des trois premiers mois de 2025, en hausse de 4 % sur un an, mais en baisse de plus de 6 milliards de dollars par rapport à la fin 2024, est-il précisé dans le rapport.
Le nombre élevé de renouvellements hypothécaires a également contribué à l’augmentation des niveaux d’endettement. De nombreux propriétaires qui avaient bénéficié de faibles taux d’intérêt au début de la pandémie de COVID-19 envisagent de renouveler leur prêt hypothécaire, ce que Rebecca Oakes a appelé « le grand renouvellement ».
L’Ontario est demeuré un foyer de stress financier au premier trimestre, selon le rapport. Le taux d’arriérés hypothécaires de plus de 90 jours dans la province a bondi à 0,24 % depuis l’année dernière.
« Nous constatons une augmentation constante des paiements manqués liés aux prêts hypothécaires en Ontario », a souligné Rebecca Oakes.
La province a également enregistré le taux des arriérés non hypothécaires le plus élevé, en hausse de 24 % sur un an, suivie de l’Alberta (15,9 %) et du Québec (13,9 %).