Lundi, à l’occasion des neuvièmes Rendez-vous de l’Autorité des marchés financiers (AMF), David Wright, secrétaire général de l’OICV a relevé cinq risques qui donnent actuellement des maux de tête aux régulateurs. Les voici.

1. Écart réglementaire entre juridictions

L’OICV est un regroupement d’organismes de réglementation en valeur mobilière dont l’AMF est membre. Or, si un des membres de l’OICV fait cavalier seul dans un aspect de son encadrement, l’OICV ne peut pas le contraindre de changer quoi que ce soit.

« Le résultat pourrait être une fragmentation des marchés et un arbitrage règlementaire. Ça pourrait être anticoncurrentiel. Si vous avez une multitude de règles qui couvrent le même sujet, les grandes firmes, les grandes banques vont toujours trouver leur chemin, mais les petits ne pourront le faire si les règles sont toutes différentes », a prévenu David Wright.

Ce dernier juge insuffisant le modèle de l’OICV basé sur une application des meilleures pratiques réglementaire à la discrétion de chaque membre.

« Nous préférons un monde plus coopératif, pragmatique où nous décidons du maximum en amont. Nous décidons avant que nous écrivions les lois quels sont les concepts et les définitions pour éviter l’avantage de celui qui bouge en premier (first mover advantage) », a dit David Wright.

2. Cybercriminalité

Des pirates informatiques peuvent voler de l’information confidentielle et en tirer profit aux dépens des investisseurs, ce qui est susceptible de miner la confiance sur les marchés. La gestion de ce genre de risque sera un « travail potentiellement très lourd, qui va durer », d’après David Wright.

« Il y a une industrie en dehors de cette salle qui a comme objectif de dérouter ou détruire les marchés financiers. Il faut en être conscient. »

3. Qualité de la vérification

D’après David Wright, un autre risque découle de la diminution de la qualité de la vérification des états financiers des sociétés publiques, ce qui risque d’ébranler la confiance des investisseurs.

Il a soutenu que Greg Medcraft, président de l’organisme Australian Securities and Investments Commission, un régulateur australien des valeurs mobilières, se sentait « très concerné par la détérioration de la qualité de l’audit des firmes cotées sur les Bourses ».

4. Réduction de la liquidité

Les régulateurs à travers le monde ont une certaine nervosité qui découle d’une diminution du nombre de mainteneurs de marchés. Cette diminution accroît les risques de liquidités pour les clients lors des tempêtes financières.

« Les market makers pourraient être en fonction quand les marchés sont calmes. Mais quand il y a des tensions dans les marchés, est-ce que la liquidité dans les marchés que nous assumons être là sera justement là ? » a-t-il noté.

5. Comportement technologique des clients

Les régulateurs du monde se préoccupent aussi de l’impact technologique sur certains modèles financiers, lesquels risquant de pâtir de certains comportements des clients.

« Quand un consommateur peut prendre son iPhone, faire deux clics et changer son portefeuille, quelles sont les implications pour les régulateurs et la protection des investisseurs? Ces sujets sont vraiment difficiles et le moment est venu d’y réfléchir », a-t-il indiqué.