Le premier ministre du Canada, Mark Carney, fera un compte-rendu de sa rencontre avec le président américain Donald Trump à ses homologues des provinces et des territoires, mercredi, au lendemain de sa visite à Washington.
La discussion entre premiers ministres, qui se fera de manière virtuelle, aura lieu à midi. Le premier ministre du Québec, François Legault, a confirmé sa présence.
Mark Carney et Trump ont passé environ deux heures ensemble à la Maison-Blanche mardi, dont une demi-heure devant les caméras dans le Bureau ovale. Ils ont ensuite pris part à un déjeuner de travail en privé.
Les deux dirigeants étaient accompagnés de membres importants de leur cabinet, ainsi que de leurs chefs de cabinet.
Il s’agissait de leur première discussion en face-à-face sur les relations entre les États-Unis et le Canada depuis l’entrée en fonction de Mark Carney comme premier ministre, le 14 mars.
Les deux dirigeants ont semblé satisfaits de la teneur de leurs discussions. Donald Trump a indiqué qu’il appréciait Mark Carney et qu’il n’y avait eu aucune tension entre eux.
Mark Carney, pour sa part, a déclaré que les deux dirigeants étaient désormais « pleinement engagés », mais qu’il restait « beaucoup à faire ».
Le premier ministre a également souligné que Donald Trump et lui avaient convenu de poursuivre leurs discussions dans les prochaines semaines.
Les deux dirigeants vont assurément se voir à nouveau en juin, lorsque le Canada accueillera les dirigeants du G7, y compris Donald Trump, lors d’un sommet en Alberta.
ACÉUM et droits de douane
Selon le coprésident du Groupe d’experts sur les relations canado-américaines, Fen Hampson, Mark Carney doit gérer deux volets de négociations pour aller de l’avant.
Il devra faire face aux négociations à venir sur l’accord commercial entre le Canada, les États-Unis et le Mexique. Celui-ci doit être révisé en 2026, mais Donald Trump a indiqué qu’il souhaitait le rouvrir plus tôt.
Il y a ensuite le défi « plus immédiat » des négociations visant à obtenir la levée des droits de douane.
« C’est la priorité absolue, car je pense qu’il reconnaît, tout comme notre gouvernement, qu’il est impossible de renégocier l’ALÉNA alors que les Américains ont essentiellement brisé l’accord avec des droits de douane très punitifs, qui touchent particulièrement notre secteur manufacturier », a mentionné Fen Hampson.
Même si Donald Trump a prévenu mardi que Mark Carney ne pouvait rien dire qui le ferait lever immédiatement les droits de douane, Fen Hampson a rappelé que le président était « tout à fait capable » de changer d’avis.
« Nous l’avons déjà vu dans de nombreux cas, même avec les droits de douane. Il a imposé des droits de douane, puis les a réduits ou reportés », a fait valoir Fen Hampson, qui enseigne à l’Université Carleton.
Selon Fen Hampson, ce qui va jouer en faveur du Canada, c’est que l’économie américaine est « sur le point de s’effondrer » en raison des droits de douane imposés au Canada et à d’autres pays, comme la Chine.
Pour Mark Carney, le défi consistera à faire comprendre à Donald Trump l’importance du marché canadien, a mis de l’avant le professeur Hampson.
Nouveaux ministres
Mark Carney devrait nommer un nouveau cabinet la semaine prochaine, avant la reprise des travaux du Parlement à la fin du mois.
Fen Hampson soupçonne que le premier ministre procédera à quelques changements au sein de son équipe.
Selon lui, Mark Carney devra choisir des personnes qui sont « des négociateurs coriaces et compétents ».
« Lorsqu’il examinera les candidats potentiels à son cabinet, il devra vraiment les évaluer non seulement en fonction de leurs compétences en matière de gestion et de leurs aptitudes ministérielles, mais aussi en fonction de leurs talents de négociateurs, car ils auront à mener certaines négociations », a précisé Fen Hampson.