Plusieurs personnes assises autour d'une table en forme de U qui discutent.
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L’Institut économique de Montréal (IEDM) recommande au gouvernement provincial la mise en place d’un comité permanent de révision des dépenses, comme le gouvernement Harper l’a fait après la crise de 2008. Cela serait, selon lui, la meilleure façon de revenir rapidement à l’équilibre budgétaire.

Avant la pandémie, le Québec se trouvait dans une situation budgétaire avantageuse, mais la COVID-19 a sollicité largement les fonds publics, principalement pour soutenir les commerces et la population. La province prévoit donc sortir de cet événement avec un déficit structurel projeté de 15 milliards de dollars.

Évidemment, bien que les raisons expliquant ce déficit soient pleinement justifiées, l’IEDM estime qu’il serait judicieux d’implanter des mesures destinées à réduire l’hémorragie.

« Continuer de s’endetter à un tel rythme pourrait compromettre la santé de nos finances publiques et faire porter un lourd fardeau sur les épaules des prochaines générations », prévient l’IEDM par voie de communiqué.

Le gouvernement du Québec a déjà signalé son intention de renouer avec l’équilibre budgétaire en 2025-2026, et ce en un temps record, soit cinq ans. « Pour y arriver, les chiffres démontrent que la solution passe par le contrôle des dépenses et non par une hausse des impôts », estime Miguel Ouellette, auteur de la publication de l’IEDM.

Les impôts au Québec sont effectivement déjà passablement élevés. Le fardeau de l’impôt sur le revenu des contribuables québécois surpasse celui de toutes les autres provinces du Canada excepté la Nouvelle-Écosse. La belle province remporte également la palme pour ce qui est des dépenses de programme. Ceux-ci correspondaient à 22,2 % de son PIB en 2018-2019, soit près de 4 points de pourcentage de plus que la moyenne canadienne de 18,6 %.

« Le constat est clair : Québec taxe et dépense bien au-delà de la moyenne canadienne. Or, rien n’indique que les services dispensés soient d’une qualité justifiant des dépenses plus élevées que dans les autres provinces, avance Miguel Ouellette. Le retour à l’équilibre budgétaire doit donc passer par un contrôle des dépenses. »

Pour résorber ce problème, l’IEDM propose de suivre l’exemple mis de l’avant par Stephen Harper après le krach de 2008, soit de mettre en place un comité de révision des dépenses. À l’époque, celui-ci devait proposer des idées pour réaliser des économies de 5 % et 10 % à inclure dans le budget de l’exercice suivant. L’initiative aurait permis de générer des « économies récurrentes de plus de 5 milliards $ et a contribué de manière significative à la capacité du gouvernement à équilibrer le budget », affirme Miguel Ouellette.

L’IEDM rappelle que 70 % des économies réalisées provenaient de réductions dans les dépenses opérationnelles et non dans les programmes ou services. L’Institut est d’avis qu’il est préférable de cibler des économies pouvant être réalisées dans les processus administratifs que de couper dans les programmes et les services pour les citoyens. Il conseille d’ailleurs de maintenir les mesures d’aide temporaires instaurées pendant la pandémie tant qu’elles seront nécessaires.

L’Institut est toutefois convaincu qu’un comité mis en place pour rétablir l’équilibre budgétaire ferait attention à ces différents points.

« Pour garantir notre santé économique à plus long terme, il est nécessaire de mettre en place un comité permanent de révisions des dépenses pour que le Québec renoue avec l’équilibre budgétaire aussitôt que possible », conclut donc Miguel Ouellette.