Femme regardant les graphiques boursier.
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L’Investment Company Institute (ICI) demande à la Securities and Exchange Commission (SEC) de faciliter l’accès des investisseurs individuels aux investissements sur les marchés privés.

Lors de la conférence annuelle de l’ICI à Washington, D.C., le 1er mai, Eric Pan, président et chef de la direction de l’organisation, a exhorté les autorités de réglementation à élargir l’accès des investisseurs aux marchés privés, notamment dans les secteurs du capital-investissement, du crédit privé, de l’immobilier et des infrastructures.

« L’essor des marchés privés ne peut être ignoré en tant que partie marginale de l’écosystème d’investissement », a-t-il affirmé. Il a souligné que les actifs sur les marchés privés sont passés d’environ 4 000 milliards de dollars (G$) en 2013 à 15 000 G$ en 2023, et qu’ils continuent de croître depuis.

« Selon une mesure, les marchés privés ont déjà atteint la barre des 25 000 G$, ce qui signifie que leur croissance s’accélère encore plus vite que prévu », a-t-il souligné.

Cette croissance des marchés privés s’inscrit dans un contexte de baisse prolongée du nombre d’entreprises publiques, qui est passé d’environ 7 300 en 1996 à environ 4 300 aujourd’hui, a-t-il fait remarquer.

De nos jours, les entreprises restent privées plus longtemps que par le passé, a-t-il ajouté, ce qui explique qu’il y ait aujourd’hui davantage de grandes entreprises privées en activité.

Pourtant, les investisseurs individuels n’ont qu’un accès limité à ces marchés, a-t-il fait remarquer, car les règles actuelles limitent « sévèrement » le montant que les fonds réglementés peuvent investir dans les catégories d’actifs alternatifs.

« En conséquence, les investisseurs individuels sont largement coincés par le nombre décroissant d’entreprises cotées en bourse et sont incapables de participer de manière significative à l’essor dynamique des marchés privés. Autrement dit, un potentiel considérable — et en expansion — de création de richesse demeure hors de leur portée, concentré entre les mains d’un nombre beaucoup plus réduit d’investisseurs institutionnels », a-t-il analysé.

Les décideurs politiques devraient remédier à cette disparité en facilitant l’accès des investisseurs particuliers, a-t-il affirmé.

L’ICI a notamment recommandé à la SEC :

  • de supprimer la limite de 15 % applicable aux investissements alternatifs dans les fonds à capital fixe,
  • d’élargir les conditions de co-investissement par les fonds réglementés
  • et d’accroître l’accès aux stratégies des marchés privés dans les comptes de retraite agréés.

L’élimination de la limite de 15 % sur les investissements alternatifs « permettra aux fournisseurs de fonds d’offrir de nouveaux produits et de les adapter aux investisseurs qui souhaitent une plus grande diversification et un meilleur accès aux marchés privés », a-t-il assuré.

« Nous étudions les moyens de répondre aux préoccupations en matière de responsabilité fiduciaire qui, par le passé, ont empêché les promoteurs de régimes de sélectionner des fonds à date cible et d’autres options d’investissement qui utilisent des stratégies de marchés privés », a déclaré Eric Pan concernant l’élargissement de l’accès aux comptes de retraite.

« Les avantages pour les investisseurs seront nombreux. Ils auront plus d’options grâce à une plus grande diversification et la possibilité de bénéficier de rendements plus élevés grâce à des structures moins liquides. Les fonds en profiteront également. Ils auront des besoins en capitaux plus souples et mieux adaptés, et la possibilité d’offrir à leurs investisseurs un plus large éventail de choix », a-t-il souligné.

Eric Pan a reconnu que la volonté de l’ICI d’accroître l’accès des particuliers aux marchés privés sera probablement critiquée comme exposant les investisseurs à des risques accrus.

« Nous sommes d’accord pour dire que de tels risques doivent être atténués, a-t-il déclaré. Toutefois, le fait est que les fonds réglementés offrent déjà la meilleure protection, notamment en matière de gouvernance, d’information et de diversification. »

« En utilisant des fonds réglementés pour investir sur les marchés privés, les investisseurs de détail bénéficieront du meilleur des deux mondes et des protections qu’ils méritent », a-t-il soutenu.