bialasiewicz / 123rf

Les femmes ont l’impression de ne pas être prises en compte par les gestionnaires de patrimoine, révèlent deux études réalisées par UBS Global Wealth Management et BNY Mellon, reprises par Financial Planning. Les répondantes mentionnent ainsi le fait que les conseillers utilisent trop de jargon et qu’ils ne font pas le lien avec leurs objectifs d’investissements.

Pour ces raisons, les études montrent que nombre de femmes hésitent à investir. Toutefois,  si ces dernières investissaient au même rythme que les hommes, il pourrait y avoir plus de 3 200 milliards de dollars de capitaux supplémentaires à investir dans le monde, selon l’étude de BNY Mellon.

« Nous constatons que les femmes sont intéressées par l’investissement, mais qu’il existe un fossé entre l’intention et l’action », a déclaré Marianna Mamou, auteur de l’étude d’UBS et responsable du conseil au-delà de l’investissement, au sein du Bureau d’investissement principal d’UBS Global Wealth Management.

Si les conseillers parvenaient à combler ce fossé, il y a fort à parier que cela serait une excellente nouvelle par l’investissement d’impact, selon l’enquête d’UBS. L’étude montre ainsi que 71 % des femmes prennent en compte des considérations durables lorsqu’elles investissent. Si elles investissaient davantage, « il y aurait des gains au niveau individuel et sociétal », assure Marianna Mamou.

Dans le même sens, 55 % des femmes affirment qu’elles investiraient davantage, si l’impact de leurs investissements reflétait leurs valeurs personnelles. Un pourcentage équivalent (53 %) affirme qu’elles investiraient davantage si les fonds dans lesquels elles investissent avaient une mission claire de faire le bien.

Quant aux femmes qui affirment avoir l’impression de ne pas être prise en compte par les gestionnaires d’actifs, elles n’ont peut-être pas tort. Ainsi, dans l’étude de la BNY, 86 % des gestionnaires d’actifs admettent que les personnes qu’ils ciblent automatiquement avec leurs produits sont les hommes.

Une étude de PIMCO, citée par UBS, suggérait que 72% des femmes et 81% des femmes de la génération des millénariaux ont en fait déclaré que le système d’investissement était « configuré pour être déroutant », citant l’utilisation du jargon, que les femmes interrogées par PIMCO ont trouvé plus rebutant que les hommes.

« Nous devons changer le langage par lequel nous parlons des produits. Le jargon peut nous aider à paraître intelligents, mais il n’aide pas le client », assure Stephanie Pierce, l’une des responsables de l’étude.

L’étude de BNY Mellon identifie trois obstacles qui empêchent les femmes de commencer à investir

  • elles pensent qu’elles doivent disposer de plus de 4 000 dollars de revenu disponible par mois avant d’investir;
  • elles imaginent que l’investissement est intrinsèquement à haut risque;
  • ce que l’étude appelle la « crise de l’engagement » : seuls 28% des femmes se sentent en confiance pour investir leur argent, rapporte Stephanie Pierce.

La pandémie a quelque peu empiré la situation. Elle a ainsi empêché nombre de femmes de prendre le contrôle de leurs finances, car beaucoup ont dû quitter le marché du travail pour s’occuper des enfants en raison des fermetures d’écoles.

Toutefois, en parallèle à ce phénomène, la pandémie a amené les femmes à prendre davantage de mesures, incitant nombre d’entre elles à revoir leur situation financière. Ainsi, une étude de Fidelity, citée par UBS, montre que le nombre de femmes aux États-Unis qui se disent plus intéressées par les investissements a augmenté de 50 % depuis le début de la pandémie.