Kathryn Bush, chercheuse principale à l’Institut C.D. Howe et membre du Conseil des politiques de retraite de l’Institut C.D. Howe, demande la création d’un tableau de bord en ligne sur l’épargne-retraite qui rassemblerait les diverses sources de revenus de retraite des Canadiens en une seule vue.
« Comment les Canadiens peuvent-ils prendre des décisions optimales s’ils ne disposent pas d’un moyen simple de voir comment l’épargne et les droits se traduisent en revenus mensuels ? s’interroge Kathryn Bush dans un communiqué de presse. Nous avons besoin d’un outil moderne et accessible qui leur donne une image précise de leur revenu de retraite attendu, sans qu’ils aient besoin d’être des experts. »
Les outils existants exigent des utilisateurs qu’ils saisissent des informations provenant de sources multiples, notamment les régimes de retraite d’employeurs, les comptes d’épargne enregistrés et non enregistrés et les prestations gouvernementales.
« Le tableau de bord proposé tirerait automatiquement les données pertinentes de sources gouvernementales et privées, offrant des projections en temps réel et aidant les utilisateurs à identifier les comptes de retraite “perdus” », selon le communiqué.
Le rapport de Kathryn Bush, intitulé « Roadmap for Retirement : The Case for a National Pension Dashboard », présente des exemples de tableaux de bord des retraites en Australie, en Belgique, au Danemark, en Israël, aux Pays-Bas et en Suède.
Risque pour la vie privée
Elle reconnaît que sa proposition — si elle est adoptée — crée un risque pour la vie privée. Kathryn Bush recommande un modèle de demande en direct qui utilise l’intelligence artificielle (IA) pour accéder aux données demandées par les utilisateurs aux institutions financières et aux bases de données gouvernementales. Cela impliquerait la mise en œuvre de capacités bancaires numériques plus larges.
« Dans le cadre de cette approche, seules les données les plus récentes seraient récupérées à la demande, ce qui éviterait de créer une cible potentiellement attrayante pour les cybercriminels », écrit-elle.
La vision de Kathryn Bush n’est pas nouvelle : l’idée d’un tableau unique est débattue depuis longtemps dans les secteurs privé et public. La technologie est peut-être en place pour la première fois, mais l’entreprise nécessiterait encore un effort de collaboration extraordinaire entre les gouvernements fédéral et provinciaux, les organismes de réglementation, les promoteurs de régimes de retraite et les fournisseurs du secteur. Le prix à payer sera certainement élevé.
« Tirer parti de l’infrastructure existante et des technologies de pointe, telles que l’IA ou les services bancaires ouverts, permettra d’éviter la duplication des efforts, souligne-t-elle. Néanmoins, certains coûts seront inévitables et les parties prenantes devront trouver un moyen équitable de les couvrir — que ce soit par le biais d’un financement public, de contributions du secteur ou de recettes publicitaires minimales — tout en préservant l’intégrité et l’accessibilité du tableau de bord. »