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Bank of America, Citigroup et Goldman Sachs s’attendent ainsi à ce que nombre de particuliers et d’entreprises ne puissent rembourser leurs prêts. Comme JPMorgan Chase et Wells Fargo, ces institutions estiment que le plus dur est encore à venir, rapporte La Presse.

Toutefois, les banques précisent que, contrairement à 2008, elles disposent de suffisamment de liquidités pour passer à travers ces temps sombres.

Bank of America a provisionné 4,8 milliards de dollars (G$) faisant ainsi chuter son bénéfice net de 48,4 % à 3,5 G$ au premier trimestre. Cette somme prévoit 1,1 G$ pour faire face aux prêts non remboursés.

Citigroup a mis de côté 7 G$ pour parer aux impayés plongeant ainsi de 46,6 % à 2,5 G$. L’institution se prépare à faire face à plusieurs scénarios, dont un taux de chômage qui frôlerait les 15 % et une contraction du PIB de 40 %.

La firme fait déjà face à une chute de 30 % des dépenses réalisées avec ses cartes bancaires. Elle compte couper, entre autres, dans ses dépenses marketing pour faire face à cette baisse.

Pour faire face aux défauts de paiement, Goldman Sachs a dû provisionner 937 millions de dollars (M$), soit plus de quatre fois le montant qu’elle estimait nécessaire il y a un an.

Une situation à suivre de près

Malgré le plan de 2200 milliards de dollars promulgué en mars par le président Trump pour soutenir l’économie, la situation ne devrait pas s’arranger de sitôt, selon Paul Donofrio, le directeur financier de Bank of America.

« Au vu de l’augmentation des demandes d’inscription au chômage, nous anticipons une croissance des défaillances des consommateurs en fin d’année, avec la possibilité que ça s’étale en 2021 », a-t-il expliqué, lors d’une conférence téléphonique d’analyse des résultats.

Depuis l’arrêt brusque des activités, nombre de PME ont dû fermer. Les grandes entreprises se sont précipitées pour avoir accès aux lignes de crédit ouvertes par les banques pour éviter la faillite.

Parmi les particuliers, 16 millions d’Américains ont demandé le chômage entre fin mars et début avril et beaucoup de ménages peinent à payer leurs factures, leurs crédits à la consommation et à honorer leurs mensualités.

D’autres signaux viennent appuyer les prédictions de Bank of America. Les ventes au détail ont chuté en mars et l’activité manufacturière a atteint un creux historique en avril.

L’institution a permis à ses clients de reporter jusqu’à trois mois de mensualités et près de 16 % des PME clientes ont demandé de bénéficier de cette mesure.

Malgré ces incertitudes, les banques peuvent compter sur leurs activités spéculatives. Les revenus trimestriels des activités spéculatives de Citigroup – dont le courtage des produits financiers liés aux matières premières, devises et obligations – ont ainsi bondi de 37 %.