Un inushuk sur un fond de soleil couchant.
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L’organisatrice d’une conférence d’affaires autochtone à Toronto soutient que son objectif est d’établir le pouvoir économique indéniable des peuples autochtones.

Carol Anne Hilton, fondatrice et directrice générale de l’Indigenomics Institute, a affirmé le 22 novembre dernier, lors de la conférence inaugurale d’Indigenomics on Bay Street, que le Canada restreint depuis trop longtemps les opportunités économiques des peuples autochtones.

« Ce pays s’est construit sur l’exclusion économique des autochtones », a dit Carol Anne Hilton.

Elle a souligné que l’éventail de projets autochtones ambitieux en cours, même si tant de personnes se remettent encore de l’héritage des pensionnats et d’autres politiques néfastes, montre la force du potentiel autochtone.

« Non seulement nous sommes toujours là, mais nous sommes résilients, nous sommes puissants et nous sommes prêts à faire des affaires. »

Elle s’est fixé comme objectif que l’économie autochtone atteigne au moins 100 milliards de dollars (G$), soit environ le double de ce qu’elle est aujourd’hui, afin que les peuples autochtones soient représentés de manière égale dans l’économie canadienne, même si elle n’a pas précisé quand.

La part de l’économie d’environ 48,9 G$ attribuée aux peuples autochtones en 2020 représente une augmentation par rapport aux 41,7 G$ de 2012, à mesure que l’éventail des initiatives commerciales se développe.

Partout au pays, il existe des exemples de grands projets, depuis l’achat par la Coalition mi’kmaq du géant des fruits de mer Clearwater Seafood sur la côte Est, jusqu’au vaste projet d’immeubles locatifs de la nation Squamish à Vancouver, en passant par les divers projets de ressources sur lesquels les peuples autochtones se sont associés dans les Prairies.

Dans l’ensemble, il y avait environ 37 000 entreprises appartenant à des Autochtones en 2018, selon Statistique Canada.

Un organisme national

Des organisations comme le Conseil de gestion financière des Premières Nations et l’Autorité financière des Premières Nations aident à orienter certains investissements financiers, mais Carol Anne Hilton a souligné qu’il fallait également un organisme national pour aider à centraliser les fronts de la réglementation, de l’investissement et de la réconciliation économique afin de faire avancer les investissements des entreprises.

« À ce stade, il n’existe aucun organisme central qui défend l’écosystème économique des organisations commerciales nationales », a-t-elle remarqué.

Le gouvernement fédéral est de plus en plus disposé à soutenir des projets majeurs, avec un engagement dans l’énoncé économique de l’automne de mardi à établir un programme de garantie de prêt autochtone. Ce programme permettrait aux communautés d’investir dans les industries, y compris dans les ressources naturelles, puisque la Loi sur les Indiens interdit aux Premières Nations d’utiliser les terres des réserves comme garantie, ce qui rendrait difficile l’obtention de financement pour des projets.

Selon Carol Anne Hilton, une partie du défi consiste également à changer les perceptions persistantes selon lesquelles les peuples autochtones constituent un coût plutôt qu’un élément générateur et directement lié au bien-être économique du Canada.

Wil Jimmy, de WJ Strategic Partnerships, qui a passé des décennies dans le secteur bancaire, a parlé lors de la conférence du projet de corridor de services publics NeeStaNan à travers le nord des Prairies, qu’il contribue à faire avancer.

Il a affirmé que même si la colonisation a détruit tant de choses et que les peuples autochtones sont encore en train de se rétablir, il est important de réfléchir et d’aller de l’avant.

« Une fois que vous avez reconnu votre passé, que vous vous en occupez, vous pouvez démarrer le processus de guérison », a-t-il soutenu.

« Je suis reconnaissant que nous ayons émergé et que nous soyons arrivés sur Bay Street grâce à Indigenomics, et c’est notre heure. Notre peuple a senti le battement du tambour, qui est le battement du cœur d’une nation. Nous sommes ici, nous sommes arrivés. »