Un homme d'affaire qui pleure accroché à une flèche rouge qui descend.
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Le nombre de baby-boomers prenant leur retraite ne cesse d’augmenter, notamment aux États-Unis. Alors qu’en l’an 2000, seulement 12 % de cette tranche de population avait plus de 65 ans, d’ici 2030, il s’agira de près de 20 % d’entre eux, révèle un récent article de Fortune.

Cette vague de retraités suggère de nombreuses opportunités pour les conseillers qui pourront proposer leurs services, mais également un certain nombre de défis. Certains craignent que, comme les baby-boomers détiennent la majeure partie des actions aux États-Unis, ils fassent chuter le marché en vendant leurs actions en masse dès qu’ils tomberont à la retraite.

Cependant, ce scénario catastrophe est fort peu probable, et ce pour plusieurs raisons.

  • Beaucoup ne sont pas préparés à la retraite

Un tiers des baby-boomers n’auraient pas les moyens suffisants pour prendre leur retraite, selon un rapport du Stanford Center on Longevity. Cela signifie que nombre d’entre eux devront continuer de travailler plus longtemps que prévu.

Le fait que l’espérance de vie s’allonge signifie également que nombre de baby-boomers vont attendre avant de vendre leurs actions.

  • L’actionnariat est concentré

Les inégalités continuent de se creuser, et ceci pour une bonne raison : trop peu de personnes détiennent des actifs financiers, relate Fortune.  Selon leur article, environ 10 % des ménages les plus riches détiennent près de 85 % des actions aux États-Unis. Ces familles déjà passablement riches n’auront certainement pas besoin de vendre leurs actions pour avoir de l’argent pour leur retraite. Celles-ci sont donc bien plus susceptibles d’être transmises à la génération suivante que d’être remises sur le marché.

  • Les investisseurs ne comptent pas que sur les actions

Malgré les faibles taux d’intérêt et les rendements élevés enregistrés sur les marchés boursiers, on pourrait s’attendre à ce que les investisseurs misent majoritairement sur les actions, pourtant cela ne se passe pas ainsi dans la réalité.

L’allocation moyenne des ménages aux actions est d’environ 44 %, selon Fortune. Les investisseurs détiennent ainsi des liquidités, des obligations, des biens immobiliers, des matières premières, leurs propres entreprises et d’autres actifs.

Ainsi, les retraités n’auront pas besoin de miser entièrement sur la vente d’actions pour leur retraite. Il est également impensable que les retraités décident de transformer toutes leurs actions en obligations, car les taux d’intérêt sont trop bas et les gens doivent continuer de faire fructifier leur capital afin de soutenir leur train de vie pour les vingt, trente voire quarante années de retraite qu’ils ont devant eux.

  • Qui achètera ces actifs?

Les baby-boomers ne représentent pas le groupe d’âge le plus important à l’heure actuelle. Aux États-Unis, on compte 70 millions de baby-boomers, mais 87 millions de membres de la génération Y et 70 millions de la génération Z.

Si les jeunes prennent davantage de temps que leurs parents pour se préparer à la retraite, de par la crise financière et le ralentissement de la progression des salaires, ils finiront par rattraper leur retard en matière de finances. Ils deviendront ainsi d’excellents acheteurs potentiels d’actifs financiers dans les années à venir.

Il est donc peu probable que le départ des baby-boomers à la retraite fasse chuter les marchés en raison d’une vente massive d’actions.