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Si la pandémie a amené son lot de malheurs, elle amène aussi de grands questionnements notamment dans le monde des conseils patrimoniaux. Après la pandémie, pourquoi revenir à une normalité qui contenait beaucoup d’imperfections?

Ainsi certains gestionnaires envisagent de ne pas refaire revenir toute son équipe de gestion de patrimoine à la fin du confinement, relate David Reeve dans un article publié dans Investment Executive.

Certains conseillers devaient auparavant subir des trajets épuisants, faire déplacer leurs clients et avaient un emploi du temps rempli de réunions inefficaces. Depuis le confinement, la situation n’est plus la même, il y a donc un grand intérêt à laisser ces employés continuer à travailler à distance. Plus que ça, ne pas rappeler tous les employés permettrait de réduire les coûts immobiliers et augmenter la production.

Du côté des clients, un changement semble également s’imposer, car nombre d’entre eux affirment préférer les réunions virtuelles. Le conseil à distance pourrait donc devenir la « nouvelle norme ».

Un autre point qui semble aller dans ce sens, c’est que nombre d’entreprises ont investi dans des solutions numériques pour continuer à opérer pendant le confinement diminuant sensiblement la durée de certains processus. Ces investissements leur offriront une longueur d’avance dans cette nouvelle normalité qui semble se dessiner.

Une conformité amenant à la technologie

Dans les mois à venir, le secteur de la finance devra faire face à deux nouvelles réglementations très importantes, à savoir le Reg BI (Best Interest), aux États-Unis le 30 juin 2020 et les réformes axées sur le client (CFR) au Canada en 2021.

La mise en œuvre de ces réformes demandera un investissement financier considérable de la part des courtiers. Tant la Reg BI que les CFR exigent des conseillers et des courtiers qu’ils améliorent leurs processus de connaissance des produits en surveillant leur gamme de produits et en proposant à leurs clients des recommandations comparables ou des « alternatives raisonnablement disponibles ».

Nombre de compagnies ont plus de 10 000 produits et avec jusqu’à 2 000 changements de produits par semaine, il y a un énorme volume de données à gérer. Pour répondre à ces obligations, la technologie semble encore une fois s’imposer.

Quant à l’inquiétude de beaucoup de professionnels d’être remplacé par la technologie, Peter Thiel, un des cofondateurs de Paypal devenu l’un des principaux entrepreneurs technologiques et leaders d’opinion de notre génération, estime que les entrepreneurs chercheront à responsabiliser leur personnel avec la technologie et non à les remplacer.

« Les gens ont une intentionnalité – nous formons des plans et prenons des décisions dans des situations compliquées, écrit Thiel dans son livre Zero to One. Nous sommes moins bons pour donner un sens à d’énormes quantités de données. Les ordinateurs sont exactement le contraire : ils excellent dans le traitement efficace des données, mais ils ont du mal à porter des jugements de base qui seraient simples pour n’importe quel humain. »

Cette citation semble particulièrement pertinente dans le monde des conseils patrimoniaux. La crise actuelle semble être un bon rappel de l’importance des interactions humaines.