Par exemple, il suffit d’insérer une puce électronique dans un objet, disons votre cafetière. Cette puce est reliée à la fois à son module de commande et au réseau Internet sans fil de la maison.

Lorsque vous accédez à votre réseau à distance, les appareils branchés apparaissent sur l’écran de votre cellulaire. Ainsi, lorsque vous sélectionnez votre cafetière, un tableau de commande s’affiche sur l’écran de votre cellulaire. Vous n’avez qu’à donner les instructions désirées.

Ce n’est qu’un début

La firme de recherche américaine Gartner définit ainsi l’Internet des objets : «C’est un réseau d’objets physiques intégrant des technologies capables de détecter, communiquer ou interagir avec l’état interne d’un objet ou avec son environnement externe».

Selon Gartner, 4,9 milliards d’objets seront branchés en 2015, soit 30 % de plus qu’en 2014. La firme prévoit que 25 milliards d’objets le seront en 2020.

Par ailleurs, les entreprises canadiennes pourraient dépenser 21 G$ dans l’Internet des objets en 2018, comparativement à 5,6 G$ en 2013, selon une étude réalisée par IDC Canada pour le compte de Telus.

Le machine-à-machine

L’IdO peut être d’un grand secours dans le secteur industriel. La clé de son essor : «La capacité de disposer d’informations instantanées pour réduire les coûts de fabrication et ainsi augmenter l’efficacité opérationnelle», soulignait l’expert Jerry Sorrels dans une entrevue à Manufacturing Business Technology, publiée le 9 mars dernier.

Par exemple, il peut être extrêmement coûteux de devoir arrêter subitement une chaîne de montage en raison de l’usure prématurée d’un roulement à billes. Pour éviter ce problème, on peut installer sur l’équipement des capteurs IdO qui transmettent par Internet des données sur l’état de fonctionnement du roulement à billes.

L’ordinateur de l’entreprise peut ainsi détecter le moindre signal d’usure prématurée, commander les pièces et planifier le remplacement lors du prochain entretien préventif. Et ce, sans aucune intervention humaine.

C’est l’ère du M2M, le machine-à-machine !

Des premiers pas en assurance

Pour sa part, l’industrie des services financiers s’interroge sur la direction à prendre en ce qui concerne l’IdO. Le principal obstacle demeure la sécurité et la confidentialité des données.

Pour l’instant, le secteur financier investit surtout dans la technologie des capteurs intégrés aux automobiles. Ceux-ci facilitent la localisation du véhicule lors d’un vol, permettent d’avertir les services de premiers répondants après une collision et de colliger de l’information sur les habitudes de conduite des automobilistes.

Le programme Ajusto de Desjardins Assurances est un bel exemple de l’utilisation de l’IdO. Un module installé sur votre véhicule mesure différents paramètres de votre conduite : vitesse moyenne, accélération, vitesse dans les virages, vitesse de freinage… Grâce à ces lectures, l’assureur peut accorder des rabais de «bonne conduite».

Bien que ce ne soit pas l’intention de Desjardins, un assureur utilisant une telle technologie pourrait faire beaucoup plus avec ces données.

En effet, grâce à ces données de base et de géolocalisation, un assureur pourrait analyser vos habitudes de consommation (magasins d’alimentation fréquentés, fidélité à une station-service, fréquence de stationnement dans un aéroport). La connaissance de vos habitudes générerait, automatiquement, des publicités Internet qui favoriseraient les clients commerciaux de l’assureur.

Cette pratique d’affaires est très répandue aux États-Unis, mais tarde à s’implanter au Canada.

Le fait de pouvoir obtenir de l’information instantanée ouvre la porte à de nombreuses possibilités.

La firme Deloitte avance même qu’on pourrait installer sur des personnes un capteur corporel qui enverrait différents signaux en cas de problème de santé soudain, comme une crise cardiaque.

Le capteur pourrait alors alerter automatiquement le service d’urgence 911, mais aussi transmettre au conseiller de la personne touchée un signal de rééquilibrage de portefeuille, pour que celle-ci puisse avoir accès à suffisamment de liquidités à court terme.

Comme un film de science-fiction

Qui dit Internet, dit piratage de données et intrusions malveillantes. Imaginez un escroc qui fait monter la température de votre maison à 40 degrés Celsius, met en route la cuisson de votre poulet deux heures à l’avance et déverrouille votre porte d’entrée en piratant votre code d’accès.

La meilleure façon d’éviter de telles actions malveillantes serait d’utiliser… vos ondes cérébrales ! Aussi uniques que vos empreintes digitales, elles serviront un jour à transmettre vos instructions à vos objets reliés à Internet.

Attention les sceptiques, vous risquez d’être confondus plus rapidement que vous ne le pensez ! La possibilité de transformer une onde cérébrale en commande exécutable qui peut être acheminée par Internet fait l’objet de recherches dans les plus grandes universités.

laroseg@maisondigilor.ca