Un homme d'affaire retirant un plot d'une tour.
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Dans le sillage de la troisième vague de la pandémie et de l’augmentation des perturbations dans certaines chaînes d’approvisionnement, les économistes de la Banque Royale du Canada (RBC) ont réduit leurs prévisions du PIB pour cette année.

Les économistes de RBC prévoient maintenant une croissance du PIB de 5,1 % pour 2021, soit une baisse de 1,2 point de pourcentage par rapport à leur prévision précédente. Ils ont également abaissé leurs prévisions de croissance pour chaque province, à l’exception de l’Alberta (qui est restée inchangée).

« Non seulement la troisième vague s’est avérée plus dommageable pour les économies provinciales que nous l’avions prévu, mais il semble maintenant que les perturbations de la chaîne d’approvisionnement freineront la croissance à court terme », selon le rapport.

RBC prévoit maintenant que l’Alberta mènera le bal avec une croissance de 5,9 % cette année, suivie de près par la Colombie-Britannique et le Québec.

Malgré la révision à la baisse, RBC s’attend à ce que la moitié des provinces « rattrapent entièrement le terrain perdu l’an dernier, et que trois autres s’en approchent beaucoup ».

La Colombie-Britannique, la Nouvelle-Écosse et l’Île-du-Prince-Édouard sont « les plus avancées dans leur reprise », selon l’institution, tandis que Terre-Neuve-et-Labrador est à la traîne des autres provinces « en raison du ralentissement des investissements en capital et de la production pétrolière ».

Une partie de l’optimisme réduit pour cette année pourrait plutôt être reportée à l’année prochaine, et RBC a révisé ses prévisions de croissance pour 2022, les faisant passer de 4,0 % à 4,3 %.

« Les campagnes de vaccination massives ont connu un immense succès – les Canadiens affichent maintenant des taux de vaccination parmi les plus élevés au monde – ce qui a permis aux gouvernements provinciaux d’assouplir les restrictions et de laisser les industries très touchées rouvrir plus complètement cet été », indique le rapport de RBC, ajoutant que des mesures comme les passeports vaccinaux « devraient rendre les activités très touchées plus sûres et plus résistantes à mesure que la quatrième vague s’installe. »

À mesure que les restrictions s’assouplissent, « nous nous attendons à ce que les Canadiens de tout le pays dépensent davantage après avoir ajouté massivement à leurs économies depuis le début de la pandémie », ajoute le rapport.

Toutefois, face à cette demande refoulée, les entreprises sont également confrontées à des pénuries de main-d’œuvre qui limitent leur capacité, même si les restrictions en matière de santé publique s’assouplissent. Par exemple, « les employeurs des secteurs de l’hôtellerie, du commerce de détail et des soins de santé, en particulier, ont du mal à trouver des travailleurs », indique RBC.

Outre les contraintes de main-d’œuvre, l’agitation des chaînes d’approvisionnement mondiales est également un problème pour certains secteurs et régions. Par exemple, « en Ontario, la pénurie mondiale de micropuces pose un défi de taille à l’industrie automobile de la province », constate les experts de l’institution.

Le rapport note également la menace croissante que représente le changement climatique.

« Les Prairies ont toujours souffert de sécheresses. Mais les conditions de cette année sont exceptionnelles, la sécheresse devant couvrir une plus grande partie de la Saskatchewan que la sécheresse brutale de 1961. Des incendies de forêt dans l’Ouest canadien et de violentes tempêtes dans l’Est de l’Amérique du Nord ont également frappé cette année », a déclaré RBC, en soulignant que « le coût moyen des inondations et des tempêtes a augmenté de 60 % au cours des cinq dernières années par rapport à la décennie précédente. »

Dans un climat en réchauffement, la sécheresse pourrait devenir plus fréquente, ainsi que plus dommageable, selon le rapport.

« Nous ne pouvons pas faire grand-chose pour créer des pluies pendant les années les plus sèches, mais la prise en compte du changement climatique et l’adaptation à son impact devraient figurer en bonne place sur la liste des choses à faire par les entreprises, les communautés et les décideurs politiques pour éviter de nombreuses autres années de production entravée et de budgets plus serrés », conclut le rapport.