Un homme en costume avec une loupe posé contre l'oeil gauche.
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La Deutsche Bank n’a pas fini d’entendre parler de Jeffrey Epstein. Bien que l’investisseur et délinquant sexuel soit maintenant décédé depuis près d’un an, le DFS enquête sur les relations qui liaient le criminel et la banque.

Le prêteur allemand pourrait ainsi être sanctionné par le régulateur new-yorkais pour avoir gardé ce criminel comme client des années après sa première condamnation. Jeffrey Epstein avait ainsi encore des dizaines de comptes à la Deutsche Bank jusqu’à l’été dernier, rapporte le NY Post dans un article récent. Le criminel a même emprunté de l’argent après avoir plaidé coupable d’avoir payé des filles mineures pour des relations sexuelles en 2009.

L’enquête de la DFS se concentre essentiellement sur les raisons qui ont permis à la Deutsche Bank d’acquérir Epstein comme client après que JPMorgan Chase ait décidé de ne plus faire affaire avec lui en 2013. Cette enquête pourrait déboucher sur une action en justice contre la Deutsche Bank dès le mois de juillet, révèle le NY Times, soit un an après l’arrestation de Jeffrey Epstein, le 6 juillet 2019, et après son suicide un mois plus tard en détention.

Il est reproché à la banque d’avoir continué à faire affaire avec le criminel même après que des agents de conformité de la banque chargés de la lutte contre le blanchiment d’argent aient alerté le gouvernement fédéral sur plusieurs transactions en 2015 dans lesquelles Jeffrey Epstein a envoyé de l’argent à l’étranger.

La Deutsche Bank a commencé à se désengager de sa relation avec le criminel fin 2018, après qu’une série d’articles du Miami Herald aient examiné l’accord secret de non-poursuite que les procureurs fédéraux avaient conclu avec lui en 2007.

« Nous regrettons la décision de nous être associés avec Epstein », déclare Daniel Hunter, un porte-parole de la Deutsche Bank, avant d’ajouter que la banque tenait à sa réputation.

Après l’arrestation de Jeffrey Epstein en juillet 2019, les dirigeants de la Deutsche Bank ont entamé une enquête interne sur les relations de la banque avec lui pour comprendre la décision de la banque de le garder comme client malgré les réticences exprimés par les autres banques. Les responsables de la banque ont fait part de leurs conclusions aux régulateurs de New York, selon les personnes informées de l’affaire.

 Pas une première pour la banque

Ce n’est pas la première fois que la Deutsche Bank apparaît sur les radars des régulateurs. Ces dernières années, les autorités fédérales et étatiques ont infligé des milliards de dollars d’amendes à la banque allemande pour ne pas avoir mis fin au blanchiment d’argent dans le cadre de certains dossiers et pour avoir enfreint les sanctions, entre autres choses.

La banque a aussi subi un contrôle par les démocrates du Congrès et les procureurs de l’État pour son rôle de banquier de longue date du président Trump, de sa famille et de ses entreprises.

Cette action contre la Deutsche Bank serait la première prise par les régulateurs contre une des banques de Jeffrey Epstein, dont la fortune serait évaluée à plus de 600 millions de dollars. Mais d’autres institutions financières et banquiers sont également surveillés par des fonctionnaires du gouvernement aux États-Unis et à l’étranger.

TD aussi impliquée

La Banque TD a accueilli l’argent d’Epstein après que la Deutsche Bank ait coupé les liens avec le financier disgracié, selon un article du Financial Post. L’institution canadienne a accepté des comptes appartenant à Jeffrey Epstein devenant ainsi le troisième grand prêteur mondial lié à lui depuis qu’il a été reconnu comme un criminel.

Il faut savoir que la Banque Toronto-Dominion, la deuxième banque du Canada, a une importante activité de banque de détail aux États-Unis, notamment dans la gestion de patrimoine et la banque privée.

On ne sait pas exactement combien d’argent de Jeffrey Epstein a été transféré à la TD, ni même si les actifs sont toujours là.

« Par principe, nous ne partageons pas ce genre d’informations publiquement », explique Paolo Pasquini, un porte-parole du prêteur basé à Toronto.