Un homme d'affaires montrant un graphique en transparence sur une ville. Autour on voit pleins de petits virus de COVID-19.
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C’est ce qu’a lancé Jean Boivin, chef du BlackRock Investment Institute, lors du troisième volet de la série de webinaires Pleins feux sur la crise, de CFA Montréal.

Son équipe et lui préfèrent ainsi parler de contraction économique ou de choc structurel. Une distinction importante, puisqu’ils ne s’attendent pas à ce que le marché suive l’évolution normale d’un cycle et d’une récession.

Jean Boivin estime que certaines choses vont changer de façon permanente, notamment dans la construction de portefeuille.

Il souligne ainsi que la pandémie a accéléré quatre tendances déjà en place de façon importante :

  1. Elle a creusé le fossé des inégalités en touchant principalement les employés en bas de l’échelle.
  2. Elle a prouvé que les politiques macroéconomiques traditionnelles avaient leurs limites.
  3. Elle a accéléré la potentielle démondialisation : après la crise, les entreprises devront revoir leur chaîne d’approvisionnement.
  4. Elle a mis les projecteurs sur les entreprises prenant en compte les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) : elles ont mieux résisté au choc.

Un rebond attendu 

Jean Boivin ne s’étonne pas du rebond observé depuis le mois de mars. « Le choc était tellement visible qu’il était plus facile pour les marchés de l’absorber rapidement », affirme-t-il.

Nous avons effectivement été témoins d’une contraction jamais vue. Au deuxième trimestre, Jean Boivin et son équipe s’attendent à un revers de 40 % aux États-Unis. Mais il estime que le sommet de la crise est maintenant derrière nous.

« Le rebond aussi va sembler sans précédent, prévient-il. Quand on a connu une baisse de 40 %, il n’est mécaniquement pas difficile de voir une croissance de 20 %. »

Mais si la première phase va être très rapide, il s’attend à ce que la reprise soit ensuite bien plus graduelle, pour n’atteindre le niveau d’avant-crise qu’à la fin de 2021.

Il souligne aussi que la situation n’est pas aussi dramatique qu’en 2008. « Malgré l’effet inédit du choc à court terme, selon nous, c’est un ordre de grandeur bien inférieur à ce qu’on a vécu en 2008 à travers le temps. Les conséquences cumulatives du choc ne représenteront qu’une fraction de celles de 2008 », déclare-t-il.

Toutefois, il estime que les marchés ont peut-être fait preuve de trop d’optimisme…

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