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Après la Suède, c’est au tour de la Chine de tester sa propre monnaie numérique. Pour le moment, seules quatre villes sont concernées, mais la Banque populaire de Chine prévoit un déploiement généralisé pour les Jeux Olympiques de 2022, rapporte le Wall Street Journal.

La Chine s’est lancée dans la course à la monnaie numérique en 2014, année où elle a créé son programme de recherche. Cependant, l’annonce de la cryptomonnaie de Facebook, la Libra, aurait poussé la Banque populaire de Chine à accélérer ses recherches, rajoute SiècleDigital.fr.

Pour limiter les risques d’inflation dus à ce déploiement, la diffusion de la monnaie sera locale, en quantité mesurée et sur une période limitée. Les quatre villes qui vont tester la monnaie sont :

  • Shenzhen, où se trouve la troisième bourse du pays;
  • Chengdu, une grande métropole technologique;
  • Xiong’an, une ville satellite de Pékin;
  • et Suzhou, qui se trouve sur la côte.

Il est prévu que le gouvernement verse la moitié des indemnités de transport des fonctionnaires en monnaie numérique dès le mois de mai. Ces derniers peuvent installer une application qui permet de dépenser cette monnaie chez certains commerçants.

Pas d’anonymat

La monnaie numérique chinoise a été créée dans le but de remplacer une partie de la monnaie en circulation, elle n’offre donc pas le même anonymat que les cryptomonnaies. Au contraire des cryptomonnaies, cette monnaie gérée par le gouvernement et aidera à lutter contre le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme et les jeux de hasard.

Si le gouvernement chinois promet une protection de la vie privée, certains se méfient surtout que le gouvernement est plutôt connu pour tenter de surveiller sa population. Cette monnaie serait-elle un nouveau moyen de le faire?

Du côté canadien?

Tout comme la Banque de Chine, la Banque du Canada prépare sa monnaie numérique dans l’éventualité que l’argent comptant soit moins ou plus utilisé. Toutefois, pour le moment la Banque ne compte pas émettre de monnaie numérique de banque centrale (MNBC), car elle juge qu’il n’y a pas « d’arguments convaincants » en ce sens.

Bien qu’aucun lancement ne soit prévu dans l’immédiat, la Banque du Canada a commencé à se doter des moyens nécessaires pour émettre une telle monnaie afin d’être prête si le besoin s’en fait sentir.

« Bien qu’on ne sache pas ce que l’avenir nous réserve, nous devons aller de l’avant et déterminer quelle forme pourrait prendre une éventuelle MNBC et comment la gérer, si jamais la décision d’en émettre une était prise », a dit Timothy Lane, sous-gouverneur de la Banque du Canada.

Un facteur qui pourrait justifier la création d’une telle monnaie est l’importance de préserver la souveraineté monétaire du pays.

« Il pourrait y avoir une monnaie numérique dominante lancée par une grande entreprise technologique : ce monopole porterait atteinte à la concurrence et à la vie privée, et présenterait une menace inacceptable pour la souveraineté monétaire du Canada », a affirmé Timothy Lane.

Ce dernier craint aussi l’émergence de plusieurs monnaies numériques privées. En préparant une potentielle MNBC, la Banque du Canada se prépare à réagir à ces cas de figure.