Un tas de cryptomonnaies.
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Une présentation interne de la Banque du Canada, intitulée « Central bank money : The next generation » (La monnaie de la banque centrale : la prochaine génération) présente la réflexion de la banque sur une pièce numérique exclusive. Préparée par Stephen Murchison, un conseiller de Stephen Poloz chargé de diriger la recherche sur la monnaie numérique, cette présentation a été dévoilée dans le cadre d’un projet de recherche de deux ans visant à déterminer si la banque devrait émettre sa propre monnaie numérique, révèle un article récent du Financial Post.

Cette réflexion naît à un moment où les implications de la monnaie numérique sont toujours plus présentes. La Chine en est aux dernières étapes du lancement de sa propre monnaie et la Libra, l’offre numérique de Facebook, fait l’objet d’un examen minutieux des organismes de réglementation.

« Nous devons innover pour rester dans le jeu », peut-on lire dans la présentation. Une monnaie numérique offrirait “ tous les avantages ˮ d’un actif garanti par une banque centrale ainsi que “ toute la commodité et la sécurité des paiements électroniques sans fils ˮ.

Les avantages d’une monnaie numérique

Remplacer l’argent comptant par de la monnaie numérique offrirait plusieurs avantages. Tout d’abord cela permettrait de lutter contre la « menace » des cryptomonnaies et cela permettrait de recueillir davantage d’informations sur la façon dont les Canadiens dépensent leur argent.

En fait, le rapport énumère une douzaine d’avantages contre un seul inconvénient : cette monnaie présente un risque pour un financement stable et à faible coût pour les banques.

Toutefois, il existe d’autres contre-indicateurs au lancement d’une telle monnaie que ce qui est mentionné sur le rapport. Ainsi, il y a un risque non négligeable pour la réputation de la banque si la monnaie n’est pas largement utilisée ou qu’elle l’est pour soutenir des activités illégales.

Cela pourrait également créer des problèmes pour l’ensemble du système bancaire, car les billets de banque pourraient devenir obsolètes et les commerçants pourraient refuser de les accepter à la longue. « Les Canadiens ordinaires perdraient [alors] l’accès à la monnaie de banque centrale ». Cependant, ces problèmes pourraient survenir même sans que la Banque centrale lance sa propre cryptomonnaie, car il existe de nombreuses autres monnaies numériques dans le monde.

Bien que la Banque n’ait pas encore décidé si elle allait réellement lancer une telle monnaie, elle a déjà prévu ce qui se passerait si elle se lançait. Si cette monnaie était effectivement créée, dans un premier temps, elle coexisterait avec les pièces et les billets actuels, pour finalement les remplacer complètement.

D’autres pays s’intéressent à la cryptomonnaie

Le Canada n’est pas le seul pays à explorer l’avenue de la monnaie numérique. La banque centrale suisse a commencé à explorer l’utilisation des monnaies numériques pour le trading. La Suède et Singapour ont également des travaux de recherches en cours et la Chine devrait lancer sa cryptomonnaie à la fin de 2019 ou au début de 2020.

Les pays ne sont pas les seuls à se lancer dans ce type de projet. Facebook a présenté sa Libra, JP Morgan utilise déjà une pièce numérique et Vanguard teste un système de trading basé sur la chaîne de bloc (Blockchain).