Ainsi, selon Marc Jobin, gestionnaire de portefeuille chez R.E.G.A.R. Gestion privée, il est vain de vouloir prédire quel secteur performera le mieux à court terme. Il croit à l’efficience des marchés et à une croissance durable à long terme.

Sa philosophie est donc d’investir dans différents secteurs économiques, certains étant par ailleurs peu corrélés entre eux.

Cette faible corrélation réduit le potentiel de rendement négatif à court terme et accroît le potentiel de rendement supérieur à long terme, selon la firme de gestion.

Par exemple, le portefeuille canadien de R.E.G.A.R. regroupe des FNB des secteurs des métaux de base, de l’énergie, de la finance, de la technologie et des aurifères offerts par les manufacturiers iShares, BMO et State Street.

Le choix des FNB achetés est déterminé par la valeur des entreprises qui les composent. L’équipe est dotée de deux CFA dont le travail consiste notamment à analyser les états financiers des entreprises qui constituent chacun des FNB.

Approche contrarian

« Un mouvement de prix pour nous n’est pas suffisant pour prendre une décision sur l’achat ou la vente d’un titre. Il faut comparer le prix avec la valeur intrinsèque du bien que l’on achète, explique Marc Jobin. La valeur d’un bien, d’une société ou d’un secteur est plus stable dans le temps que son prix à la Bourse ».

Conséquemment, la stratégie d’investissement de R.E.G.A.R. Gestion privée est également teintée par l’approche anticonformiste, ou contrarian. Celle-ci consiste à agir à l’inverse des tendances du marché, afin de saisir les occasions d’achat plutôt que de tenter de profiter des momentums temporaires.

« Si des secteurs prennent un peu plus d’ampleur en raison d’une montée des prix, nous les réduirons, et à l’inverse, si des secteurs baissent les prix, nous penserons à les augmenter », explique Marc Jobin.

Combiner ce rééquilibrage et cette corrélation faible entre secteurs permet de ne pas être trop impacté par une baisse des prix dans un secteur donné, et de profiter des gains de prix ailleurs, assurant ainsi un rendement supérieur sur une longue période, selon lui.

R.E.G.A.R. Gestion privée offre trois types de portefeuilles en gestion discrétionnaire : un portefeuille canadien, un portefeuille américain et un portefeuille mondial.

La pondération des secteurs dans un portefeuille variera en fonction de l’évolution du prix des FNB.

Ainsi, le 28 mars dernier, la plus faible position du fonds d’actions mondial était le secteur de la santé, avec 8,6 % et la plus forte était les matériaux, avec 13,1 %. En raison de la diversification liée aux FNB, les portefeuilles contiennent environ 700 entreprises.

La nature des FNB qui constituent les portefeuilles dépendra pour sa part des besoins et du profil du client. « Selon le profil du client, la répartition d’actifs sera différente pour la portion revenu fixe et pour la portion actions. La portion revenu fixe du portefeuille est investie dans des FNB obligataires », précise Yvan Boisvert, président de la firme.

L’investissement minimal en gestion discrétionnaire est de 100 000 $.
L’actif sous gestion de R.E.G.A.R. Gestion privée a connu une croissance intéressante ces dernières années. Il est actuellement de 212 M$, alors qu’il était de 100 M$ en 2007.

Par ailleurs, depuis le début de 2014, la firme offre deux fonds communs de placement constitués de FNB portant sur des secteurs mondiaux et composés à 100 % d’actions. L’investissement minimal dans ces fonds est de 5 000 $.

Grâce à leur lancement, R.E.G.A.R Gestion privée anticipe une importante croissance de son actif sous gestion et vise un seuil de1 G$ à ce chapitre d’ici cinq ans.

Rendements concurrentiels

Si les clients de R.E.G.A.R. se sont montrés fidèles, c’est aussi parce que les résultats étaient au rendez-vous. Selon une évaluation interne de la firme, le portefeuille canadien et le portefeuille américain se situent dans le premier quartile des rendements si l’on considère leur moyenne depuis leur création en 1997 et en 2000, respectivement.

Le portefeuille mondial est lui aussi dans le premier quartile, mais il est très récent, puisqu’il a été lancé en 2013.

Yvan Boisvert explique qu’à court terme, l’approche contrarian a parfois pour conséquence de mal paraître, puisqu’on se retire volontairement d’un éventuel momentum. Toutefois, elle permet aussi de profiter de hausse dans des secteurs qui étaient sous-estimés.

Un bon exemple est leur portefeuille canadien, dit-il. En 2013, celui-ci a souffert des mauvaises performances des ressources naturelles et de l’énergie, et se situait au 4e quartile.

Toutefois, actuellement, ce portefeuille profite pleinement de la hausse de ces mêmes ressources, et son rendement est de 8 % deux mois après le début de 2014.

Miser sur le représentant

Yvan Boisvert insiste : « Ce qui nous distingue, c’est le soutien que nous voulons offrir aux représentants ».

Avec le lancement des fonds communs de placement, R.E.G.A.R. Gestion privée offre une analyse du risque et de la rentabilité des fonds d’un représentant, y compris pour les fonds qui ne proviennent pas de R.E.G.A.R. Gestion privée.

L’entreprise permet ainsi aux représentants de diversifier leurs outils d’analyse dans leur choix de fonds commun.

« Environ 75 représentants en épargne collective nous recommandent des clients sur une base régulière », précise Yvan Boisvert.

Divulgation des frais

Yvan Boisvert considère que la nouvelle réglementation sur les valeurs mobilières, qui fera en sorte que le client recevra dès 2016 un relevé précisant le coût des produits qu’il achète, constitue une occasion d’affaires pour l’entreprise.

En effet, R.E.G.A.R. présente déjà ce genre d’informations.

« Tout ce qui concerne la divulgation de la rémunération, nous le faisions déjà en gestion privée. Nous savons donc comment aider le conseiller à justifier ses honoraires par une analyse de portefeuille qui est optimale par rapport à ce qu’on voit dans le marché », dit-il.