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La présidence américaine n’a pas d’impact significatif sur le marché boursier, selon un gestionnaire de portefeuille de la CIBC, mais des réactions excessives aux résultats d’une élection offrent des opportunités d’achat.

Craig Jerusalim, gestionnaire de portefeuille senior chez CIBC Gestion globale d’actifs, constate que de nombreux investisseurs se demandent comment le marché des actions pourrait réagir à une victoire démocrate aux élections du 3 novembre plutôt qu’à un second mandat pour Donald Trump.

Le candidat démocrate Joe Biden en est avance sur Donald Trump d’environ sept points de pourcentage dans les sondages nationaux, et certains analystes sont d’avis que les démocrates sont en bonne position pour remporter à la fois le Sénat, la Chambre des représentants et la présidence.

Dans un entretien accordé le mois dernier, Craig Jerusalim déclarait avoir étudié la relation qui existe entre les marchés boursiers et la présidence, à la suite de la victoire surprise de Donald Trump en 2016. Les marchés se sont effondrés du jour au lendemain lorsque le monde a absorbé la nouvelle de l’élection de Donald Trump, mais s’est rapidement repris à la suite de promesses d’allègement fiscal, de dépenses d’infrastructure et de déréglementation.

« La conclusion à laquelle je suis arrivé est que la présidence n’est pas liée aux rendements des marchés boursiers, a-t-il indiqué. En fait, les résultats sont souvent contre-intuitifs. »

Beaucoup s’attendaient à de faibles rendements durant la présidence de Barack Obama, mais ses huit années à la Maison Blanche « ont donné un rendement cumulatif impressionnant », soulignait Craig Jerusalim. Le contraire a été vrai pendant les deux mandats de George W. Bush.

« Il y aura probablement des réactions excessives dans des secteurs spécifiques, comme la technologie ou les soins de santé après l’élection. Mais ce sont ces réactions excessives qui créent des opportunités d’investissement », affirmait-il.

Même la perspective d’une hausse de l’impôt sur les sociétés sera probablement contrebalancée par l’effet TINA : la conviction qu’« il n’y a pas d’alternative » à l’achat d’actions dont les taux d’intérêt resteront bas pendant des années.

Les entreprises du secteur des énergies renouvelables devraient tirer certains bénéfices sous l’égide des démocrates, estime Craig Jerusalim, mais les arguments en faveur de l’investissement à long terme dans ce secteur sont néanmoins solides.

« Les pipelines restent controversés et l’installation de nouveaux pipelines continuera à être un défi, mais cela gonfle probablement la valeur des infrastructures existantes en place », commentait-il.

Bien que la personne qui occupe la Maison Blanche n’ait pas d’effet majeur sur les marchés, ne pas savoir qui en sera le résident créera probablement de la volatilité.

Le mois dernier, un rapport de CIBC évoquait la perspective d’une longue bataille juridique après le 3 novembre pour déterminer le gagnant des élections. Les contrats du S&P 500 montrent que les marchés anticipent la volatilité à la fois dans la période précédant le vote et une fois le résultat annoncé.

« La protection contre les risques de baisse pourrait ne pas être encore trop coûteuse étant donné les enjeux et le chemin parcouru par les marchés », selon le rapport.

Les contrats d’option sur des paniers de titres énergétiques américains et canadiens n’ont pas été évalués en fonction de la volatilité des élections, malgré des différences politiques importantes entre Trump et Biden sur le changement climatique et l’énergie, écrivaient les auteurs.

« Cela pourrait être un terrain fertile pour se protéger d’une surprise d’octobre 2020 », selon le rapport.

Cet article fait partie du programme AdvisorToGo, mis en place par la CIBC. Il a été écrit sans la participation du commanditaire.