Une femme tenant une maison en papier entre ses mains.
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Entre les taux hypothécaires historiquement bas et une croissance des prix en baisse, la pandémie a offert aux nouveaux acheteurs nombre d’opportunités, mais aussi des défis.

« Ce que je constate chez les acheteurs d’une première maison, c’est que beaucoup de gens tendent la main, depuis l’été, et essaient de comprendre : est-ce le bon moment pour eux d’acheter ? Ils envisagent sérieusement de le faire maintenant, alors qu’ils en ont encore l’occasion. C’est le meilleur moment pour acheter de toute l’année », assure Patrick McKinnon, représentant commercial de One Group Toronto Real Estate.

Pour cet expert, les conditions sont idéales pour les jeunes acheteurs désirant s’acheter un condo en ville. Par contre, il considère qu’il est trop tard pour les anciens locataires qui désirent désormais s’acheter un logement en banlieue. Ces derniers sont maintenant hors de portées, car les propriétaires actuels, qui possèdent d’importants gains sur l’équité de leurs propriétés, font une offre difficile à égaler par les nouveaux acheteurs, pour ce type de maisons.

De grands défis

Avec la hausse des prix entre 2009 et 2019, notamment dans des villes comme Toronto où les prix des logements ont plus que doublé, le marché n’est pas évident pour les nouveaux acheteurs, souligne Bethany King, agente immobilière.

La difficulté principale pour les nouveaux acheteurs réside dans la mise de fonds. « Si vous pouvez y entrer, il n’est pas si coûteux de supporter le coût d’une maison en termes de taux d’intérêt. Ce qui est difficile, c’est d’y entrer », a ainsi commenté Paul Beaudry, sous-gouverneur de la Banque du Canada, lors d’une récente séance de questions et réponses. Les acheteurs qui sont déjà propriétaires d’un bien immobilier et qui désirent acquérir une nouvelle maison sont largement avantagés, car ils disposent de plus d’équité.

« Avec une telle demande refoulée, nos prix d’entrée ont officiellement changé, et cela devient de plus en plus cher pour eux », a précisé la cheffe d’équipe de la société de courtage Century 21 Millennium Inc.

Au Québec, on constate une tendance similaire. Les 18 à 34 ans considèrent davantage la banlieue en raison du télétravail, toutefois ce groupe d’âge a été particulièrement affecté par la pandémie, souligne l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec.

« Les acheteurs [expérimentés] sont dans une meilleure position financière pour profiter des opportunités du marché immobilier et faire monter le produit et le prix », selon les dires de Charles Brant, directeur de l’analyse du marché au QPAREB, dans un communiqué ce mois-ci.

Ottawa est au fait de ce problème. Le gouvernement a d’ailleurs déclaré qu’il élargirait l’éligibilité à l’incitation à l’achat d’une première maison en augmentant le prix maximum de la maison pour l’incitation d’environ 505 000 $ à environ 722 000 $ l’année prochaine.

Le régime d’accession à la propriété (RAP) est un autre programme qui peut s’avérer utile pour les acheteurs d’une première maison. Il permet, sous certaines conditions, de retirer jusqu’à 35 000 $ des régimes enregistrés d’épargne-retraite (REER) par personne pour acheter ou construire une habitation admissible, le plafond des retraits ayant augmenté le 19 mars 2019.

 L’aide de la famille

Toutefois, la famille est prête à aider ces nouveaux acheteurs selon un sondage récent de RBC. Les Canadiens se disent prêts à apporter en moyenne 60 000 $ à leurs enfants désirant acheter une propriété.

Plus de la moitié des sondés (58 %) estiment que sans cette aide il est presque impossible d’acheter une maison. Cependant, 81 % d’entre eux considèrent encore l’achat d’une propriété comme étant un bon investissement.