Deux personnages qui poussent des pièces de puzzle plus grandes qu'eux pour les assembler
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En effet, les défis sont grands pour les manufacturiers de fonds. D’abord, plusieurs d’entre eux connaissent des rachats nets depuis l’automne 2018. Depuis 12 mois, les rachats nets de fonds ont représenté 1,6 % de l’actif sous gestion de l’industrie, écrivent l’équipe d’analystes, menée par Geoffrey Kwan, de RBC Dominion Valeurs mobilières (RBC DVM). Certains gestionnaires font meilleure figure, dont IGM et AGF dont les rachats nets ne représentent durant cette période que 0,2 % et 0,5 % de leur actif, respectivement.

« Dans cet environnement difficile, nous nous attendons à ce que les gestionnaires d’actifs accordent une plus grande importance à la maîtrise de leurs dépenses afin d’atténuer la pression sur leurs bénéfices », lit-on dans la note.

De plus, les manufacturiers indépendants doivent composer avec une concurrence accrue des banques et institutions financières, qui ont de forts réseaux de distribution, comme leurs succursales bancaires, leurs courtiers de plein exercice et leurs courtiers à escompte en ligne. L’ensemble de ces réseaux les positionnent favorablement pour remporter la bataille des ventes nettes de fonds.

« Avec l’imposition de normes plus strictes à ceux qui fournissent des conseils financiers, nous pensons que les distributeurs sont susceptibles d’accorder une attention encore plus grande aux frais et au rendement des fonds lorsqu’ils décident des fonds à placer dans leurs rayons. En conséquence, bien que des faibles frais ou des frais concurrentiels et un rendement des investissements solide et crédible demeurent essentiels, nous pensons que les investisseurs devraient évaluer plus attentivement la solidité du réseau de distribution d’un gestionnaire d’actifs », lit-on dans la note.

Vague de consolidations en vue

Considérant l’importance de réaliser des économies d’échelles basées sur l’actif sous gestion dans le succès d’un manufacturier de fonds, il est possible qu’une vague de consolidation déferle dans le secteur.

Les analystes financiers de RBC DVM s’attendent à ce que des « activités de fusions et acquisitions accrues soient susceptibles de se poursuivre jusqu’en 2019 ».

« Après une reprise des fusions et acquisitions en 2018, l’activité des fusions et acquisitions semble se poursuivre, Onex finalisant l’acquisition de Gluskin Sheff en juin 2019 et Fiera Capital procédant à de nombreuses acquisitions », lit-on dans la note.

Selon celle-ci, la consolidation accrue s’explique par des facteurs tels que l’importance grandissante des économies d’échelle afin de lutter contre la pression sur les frais et les modifications de la réglementation ; l’ajout d’activités d’investissement complémentaires ; et dans certains cas, un réseau de distribution renforcé.

D’après les analystes financiers, IGM et AGF ont un faible endettement et sont bien placés pour faire une acquisition si une occasion d’affaires se présentait.

AGF, qui ne possède pas de réseau de distribution, est désavantagé par rapport à ses pairs, selon la note. IGM, qui possède le Group Investors, a un réseau de distribution assez fort et est ainsi avantagé pour sa part.

Par ailleurs, la Financière CI, qui possède le réseau de conseillers Assante, est dans une position convenable, selon les analystes. Toutefois, « nous pensons que les capacités de distribution de CI sont plus faibles qu’auparavant en raison de la fin de son contrat de distribution privilégié avec la Sun Life en 2013 et de la pénétration déjà élevée des produits d’investissement de CI chez Assante, ce qui limite probablement la quantité encore plus importante que CI peut vendre aux conseillers d’Assante. »