Donald Trump (2018), Photo : Gage Skidmore - sous licence Creative Commons CC0 1.0 (domaine public).

Le président des États-Unis, Donald Trump, a affirmé vendredi que son administration n’a « pas eu beaucoup de chance avec le Canada » lors des négociations commerciales en cours, tempérant ainsi les espoirs d’un accord avant l’échéance de la semaine prochaine pour éviter les droits de douane.

« Le Canada pourrait être un de ceux qui se contentent de payer des droits de douane, sans vraiment négocier », a lancé Donald Trump aux journalistes avant de quitter la pelouse sud de la Maison-Blanche à bord de Marine One.

Évoquant les perspectives d’un accord avec l’Union européenne, Donald Trump a avancé qu’il y avait une chance sur deux, mais que les Européens devraient d’abord réduire leurs droits de douane. Il s’est également vanté de l’annonce récente d’un accord avec le Japon.

Mais le chef d’État américain a déclaré: « Nous n’avons pas d’accord avec le Canada, nous ne nous sommes pas concentrés dessus. »

Donald Trump a envoyé une lettre au premier ministre Mark Carney menaçant d’imposer des droits de douane de 35 % sur les produits canadiens importés aux États-Unis si un accord commercial n’est pas conclu d’ici au 1er août.

La Maison-Blanche a précisé plus tard que ces droits de douane ne s’appliqueraient qu’aux produits qui ne sont pas conformes à l’accord commercial entre le Canada, les États-Unis et le Mexique.

Le Canada est déjà affecté par les droits de douane imposés par Donald Trump sur l’acier, l’aluminium et les automobiles, et sera touché par des droits de douane sur le cuivre qui s’ajouteront le mois prochain.

Le président américain a prévenu vendredi qu’il y avait très peu de marge de manœuvre pour négocier une baisse des droits de douane sectoriels sur l’acier et l’aluminium. Ces droits constituent un objectif crucial pour les négociateurs commerciaux canadiens, le Canada étant un important fournisseur d’acier et d’aluminium des États-Unis.

Les responsables canadiens s’efforcent également de réduire les attentes concernant un nouvel accord économique et de sécurité avec les États-Unis avant l’échéance du 1er août fixée par Donald Trump.

Mardi, Mark Carney a déclaré que « nous utiliserons tout le temps nécessaire » et qu’Ottawa n’acceptera un accord que « s’il y en a un sur la table qui est dans l’intérêt supérieur des Canadiens ».

Le ministre responsable du Commerce Canada–États-Unis, Dominic LeBlanc, s’est dit encouragé jeudi après une rencontre avec le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick, et des sénateurs républicains à Washington.

Dominic LeBlanc a indiqué qu’il retournerait la semaine prochaine dans la capitale américaine pour d’autres rencontres, mais que la conclusion d’un accord nécessiterait plus de temps. Le cabinet du ministre a précisé qu’il ne commenterait pas les déclarations de Donald Trump vendredi concernant les négociations avec le Canada.

Kirsten Hillman, ambassadrice du Canada aux États-Unis, a dit jeudi qu’« il y a un moment où l’accord est le bon ».

« Il est important pour nous d’être en mesure de poursuivre les négociations jusqu’à ce que nous en arrivions à ce point », a-t-elle ajouté.