La Commission des valeurs mobilières de l’Ontario (CVMO) veut s’assurer que vous puissiez répondre à ces questions avant de commencer à acheter. Elle a lancé un outil en ligne intitulé Votre modèle d’énoncé de politique de placement, pour aider les nouveaux investisseurs à créer un document essentiel : l’Énoncé de politique de placement (EPP). Ce document présente les objectifs d’un investisseur, sa tolérance du risque et son style de placement, et lui fournit, ainsi qu’au conseiller, un point de départ pour discuter de la manière de construire un portefeuille.

Le Modèle est la première grande initiative du Bureau de la politique, de l’éducation et de la sensibilisation des investisseurs, créé en avril 2015 à l’issue d’une fusion entre le Fonds pour l’éducation des investisseurs (FEI), son service de ressources éducatives, et le Bureau des investisseurs, sa division d’aide aux investisseurs.

« La CVMO s’emploie à avancer la cause de la protection des investisseurs et du soutien aux particuliers en augmentant l’engagement des investisseurs, leur éducation et leur sensibilisation, dit Rhonda Goldberg, directrice intérimaire du Bureau. Cela comporte une meilleure compréhension des problèmes auxquels font face les investisseurs et de leurs besoins, par le truchement d’une recherche, de tables rondes de séminaires ciblés. »

Dans le cadre du Modèle, les investisseurs potentiels commencent par fournir les informations suivantes dans un questionnaire affiché sur le site Web de la CVMO :

Leur niveau de connaissances et expérience en matière de placements;

  • la confiance qu’ils ont en leur conseiller financier;
  • leur revenu annuel imposable prévu;
  • leurs objectifs de placement (p. ex., la retraite ou de gros achats) et le temps dont ils disposent pour atteindre ces objectifs;
  • leur tolérance des pertes;
  • leur volonté d’emprunter pour investir;
  • leurs instruments de placement préférés;
  • les types d’actifs qu’ils préfèrent détenir;
  • comment ils comptent réagir à différents niveaux de pertes;
  • à quelle fréquence ils s’attendent à ce que leur conseiller financier se manifeste.

Lorsque les investisseurs ont rempli leur questionnaire, ils reçoivent un rapport en format pdf résumant leurs réponses, ainsi qu’un espace pour indiquer les coordonnées de quelqu’un, conseillers ou conjoint(e) par exemple, qui devrait recevoir un exemplaire de l’EPP qu’ils rédigeront plus tard.

En plus d’aider les conseillers à faire des recommandations à leurs clients, un autre objectif du Modèle est d’empêcher les investisseurs canadiens à prendre des décisions de placement d’ordre émotionnel. D’après un sondage de 2014 sur l’état d’esprit des Canadiens face aux risques liés à l’argent, plus de la moitié des participants au sondage ont acheté ou vendu par appréhension et ont regretté après coup de l’avoir fait.

« En ayant établi un EPP, indique la CVMO dans un communiqué de presse, les investisseurs peuvent éviter de prendre des décisions dictées par la peur qu’ils pourront regretter par la suite. »

L’EPP a d’autres avantages, selon les gestionnaires de patrimoine Linda Lubitz et Norman M. Boone, qui ont commencé à définir le concept en 1992 : « Un énoncé de politique de placement correctement écrit peut être essentiel pour minimiser la responsabilité juridique des fiduciaires d’un plan admissible, communiquant à toutes les parties concernées les procédures et la philosophie de placement de leur plan, et fournir les principes directeurs préludant aux décisions de placement. »

Depuis que cet article souvent cité de Mme Lubitz et M. Boone a été publié dans le Journal of Financial Planning, il est considéré comme une pratique exemplaire dans l’industrie du placement en Amérique du Nord pour aider les clients à rédiger un EPP, que la juridiction du conseiller le mandate ou non.

L’EPP n’est pas obligatoire en Ontario, mais la CVMO y fait référence comme à une pratique exemplaire. L’organisation encourage les gestionnaires de portefeuille à discuter de l’EPP d’un client tous les ans et à confirmer avec une signature si des modifications doivent y être apportées, ou si l’EPP existant restera valide pour une autre année.

« Le Modèle d’EPP n’est pas fait pour se substituer aux fonctions du conseiller ou à l’obligation dans laquelle il se trouve de connaître son client, dit Mme Goldberg. Il a plutôt pour fonction d’être utilisé pour aider à la fois les investisseurs et les conseillers dans leurs discussions. »

La CVMO fait également remarquer qu’alors que les investisseurs institutionnels utilisent fréquemment l’EPP comme base de leurs décisions de placement à long terme, il est moins apprécié chez les investisseurs particuliers – une situation qui, espèrent-ils, changera suite à l’adoption du Modèle.