Une photo portrait de Chrystia Freeland.
Photo : MSC / MCI / Wikimedia Commons

Le premier ministre Justin Trudeau a annoncé que Chrystia Freeland restera vice-première ministre et ministre des Finances. Le reste du cabinet, qu’il promet toujours paritaire, sera annoncé en octobre. Et les travaux parlementaires reprendront cet automne.

« Les dates exactes seront à finaliser dans les semaines à venir », a déclaré Justin Trudeau, qui s’exprimait mardi dans son premier point de presse officiel depuis qu’il a obtenu un troisième mandat, avec environ le même nombre de sièges qu’en 2019.

La tâche sera délicate pour le premier ministre, qui devra composer avec la perte de quatre ministres femmes, trois qui n’ont pas été réélues et une autre qui a décidé de ne pas se représenter à la dernière élection.

Qui plus est, il a fait élire deux députés hommes en Alberta. L’un d’entre eux devra nécessairement se trouver autour de la table du cabinet pour assurer une représentation régionale dans la province.

Justin Trudeau devra-t-il rétrograder des ministres hommes sortants ou voudra-t-il grossir son conseil des ministres pour satisfaire tout le monde? Il n’a pas voulu se prononcer là-dessus pour le moment.

« Je vais m’assurer, comme je le fais toujours, qu’il y ait une distribution régionale appropriée, et qu’il y ait un éventail de connaissances et de diversité autour de la table », a-t-il simplement répondu à une question d’un journaliste.

En ce qui concerne la parité hommes-femmes au sein du cabinet, « c’est la base », a-t-il dit.

Priorités vaccinales

Justin Trudeau, qui venait de visiter une clinique de vaccination de la région d’Ottawa en compagnie de Chrystia Freeland, a énoncé cinq priorités liées à la vaccination que son gouvernement vise à mettre en oeuvre dans les meilleurs délais.

Comme il le répète depuis des semaines, son gouvernement compte imposer la vaccination obligatoire pour les fonctionnaires fédéraux. Il n’a pas voulu discuter des modalités, répétant qu’une annonce viendra « dans les jours ou la semaine à venir ».

Le gouvernement fédéral exigera également d’ici la fin octobre que les employés des secteurs du transport aérien, ferroviaire et maritime sous réglementation fédérale soient pleinement vaccinés, tout comme les passagers des trains et des avions.

Ensuite, il compte instaurer un système de certification de vaccination pour les voyages à l’international.

Les libéraux fédéraux ont aussi promis un milliard de dollars aux provinces qui mettent en place une preuve vaccinale sur leur territoire. Justin Trudeau a dit mardi vouloir rembourser celles qui l’ont déjà fait.

Finalement, le gouvernement fédéral va déposer un projet de loi pour décourager les manifestations anti-vaccins devant les hôpitaux, en criminalisant l’intimidation et le harcèlement des travailleurs de la santé sur leurs lieux de travail.

Bilan postélectoral

Justin Trudeau dit qu’il ne regrette pas d’avoir déclenché une élection qui aura donné environ le même résultat qu’en 2019. Et même s’il dirige un gouvernement minoritaire, il a l’intention d’aller « encore plus vite, encore plus loin sur les grandes priorités des Canadiens ».

« On va pouvoir continuer à avancer sur les places en garderies à 10 $ à travers le pays. On va continuer d’investir pour bâtir un pays plus vert, une économie plus forte, plus innovatrice », a soutenu le premier ministre.

Et contrairement à ce qu’il a avancé au débat de TVA, il ne croit pas que des élections soient imminentes d’ici 18 mois.

« Je pense que c’est très, très clair que les Canadiens ne s’attendent pas à se retrouver en élections bientôt », a-t-il dit, tout en ajoutant qu’il veut travailler avec les partis d’opposition aux Communes pour réaliser ses engagements.

Il n’exclut pas non plus de mener un mandat minoritaire pendant les quatre prochaines années, disant qu’il a « l’intention de gouverner aussi longtemps qu’on a la confiance du Parlement ».

Transferts en santé

Les provinces et territoires, qui exhortent Justin Trudeau à tenir une réunion des premiers ministres portant sur le financement inconditionnel en santé, devront aussi s’armer de patience pour obtenir des réponses claires de la part du gouvernement fédéral.

Mardi, Justin Trudeau n’a pas voulu s’engager à les rencontrer d’ici la fin de l’année, tel que demandé.

Il a en contrepartie réitéré les promesses contenues dans sa plateforme, soit l’équivalent de 25 milliards $ sur cinq ans qui seront ciblés pour des soins en santé mentale, l’embauche de personnel et des normes nationales dans les centres de soins de longue durée.

« Ce ne sera pas sans conditions, mais on va discuter avec les provinces sur comment nous allons pouvoir s’assurer que les gens à travers le pays reçoivent les services nécessaires avec les dollars des contribuables », a-t-il déclaré.

À plus court terme, Justin Trudeau espère s’entretenir avec le premier ministre de l’Alberta, Jason Kenney, sur la crise de COVID-19 dans la province pour lui offrir toute l’assistance nécessaire. Une conversation pourrait avoir lieu dès mercredi.