Un dessin de main qui dit au revoir.
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Dans le cadre d’un important mouvement de révision de ses investissement, CalPERS a ramené les allocations de ses gestionnaires d’actions de 33,6 milliards de dollars (G$) à 5,5 G$ ce qui a mis fin à l’emploi de la plupart de ses gestionnaires d’actions externes, rapporte le site Chief Investment officer.  Seuls, trois des 17 gestionnaires d’actions externes ont été épargnés par la réduction, indique une note de service de Marcie Frost, chef de la direction.

Une note de service du 21 octobre distribuée aux membres du conseil d’administration de CalPERS, obtenue par Chief Investment officer, révèle également que Ben Meng, chef des placements de CalPERS, a restructuré le programme des nouveaux gestionnaires du régime de retraite, réduisant l’allocation de 3,6 G$ à 500 millions de dollar (M$), réduisant le nombre de gestionnaires de cinq à un.

Selon cette même note, ces mesures sont motivées par une sous-performance à long terme et parce que Ben Meng veut mettre l’accent sur la performance et sur leur capacité à atteindre le taux de rendement prévu de 7 %.

Ben Meng, qui a pris la direction de CalPERS en janvier, a exprimé à maintes reprises des inquiétudes, non seulement au sujet de l’atteinte de ce taux de rendement par CalPERS, mais aussi au sujet du sous-financement de ce dernier. CalPERS n’est effectivement financé qu’à 70 % environ, selon Chief Investment officer.

Vers moins de diversité

Cette décision de mettre fin à l’activité des gestionnaires émergents, « pourrait faire l’objet d’une attention médiatique ou législative », puisque ce type de gestionnaires réuni souvent des femmes ou des minorités qui lancent leur propre entreprise.

CalPERS, ce système de retraite de 380 G$, le plus important des États-Unis, fait déjà l’objet de critiques de la part de certains législateurs depuis plus d’une décennie car sa liste ne contiendrait pas suffisamment de gestionnaires de fonds diversifiés.

En réponse à cela, CalPERS a lancé de nouvelles initiatives pour embaucher une base plus diversifiée de gestionnaires, notamment en organisant des conférences sur la diversité avec le California State Teachers’ Retirement System (CalSTRS).

Toutefois, la note de Marcie Frost indique que les gestionnaires émergents, qui comprenaient également de nouveaux gestionnaires qui n’étaient ni des femmes ni des membres de minorités, ont sous-performé leur indice de référence par rapport aux gestionnaires d’actions traditionnels.

« Au cours des cinq dernières années, les gestionnaires traditionnels ont sous-performé leurs indices de référence de 48 points de base et les gestionnaires émergents de 126 [points de base] », indique la note.

De plus, cette fois-ci, des sociétés d’investissement appartenant à des hommes blancs, favorisées par CalPERS au fil des ans pour gérer une grande partie de son portefeuille d’actions, ont également été licenciées.

Plus d’actionnaires à l’externe?

Ces dix dernières années, CalPERS a fait en sorte que la majeure partie de ses 187 G$ d’actions soit gérée à l’interne, la majorité des stratégies reposant sur des indices. Pourtant, il y a quelques mois à peine, près de 34 G$ de placements en actions étaient encore gérés par des gestionnaires externes.

Depuis des années, les responsables de CalPERS débattent de la question à savoir s’il faut congédier les gestionnaires d’actions externes, car ils ont presque tous sous-performé les indices boursiers de référence. Jusqu’à récemment, les responsables de l’investissement n’ont licencié que de manière sélective les gestionnaires et ont donné un laissez-passer à la plupart de ses partenaires externes, en supposant que les sélectionneurs d’actions remonteraient à nouveau à la hausse.

Les documents CalPERS de la réunion du comité d’investissement du 18 novembre du système montrent que 9 G$ ont récemment été transférés dans diverses stratégies d’actions internes. Il est probable que plus d’argent sera transféré dans ces comptes au cours des prochains mois puisque la liquidation des comptes CalPERS avec les gestionnaires externes se fera sur plusieurs mois.

Une manière de faire des économies

La porte-parole de CalPERS, Megan White, n’a pas fait de commentaire immédiat. CalPERS n’a pas divulgué quels gestionnaires ont été congédiés et une note de service conseille aux membres du conseil d’administration qui sont questionnés au sujet des changements, d’aviser le bureau des affaires publiques du CalPERS.

Dans la note de service, Marcie Frost indique que l’examen des gestionnaires d’actions externes actifs a commencé il y a 18 mois, avant l’entrée en fonction de Ben Meng. Elle a noté que le nouveau chef des placements soutenait toutefois pleinement ces efforts.

« Il s’agit là d’un élément clé de l’accent mis par Ben [Meng] sur le risque et sur la réalisation d’investissements qui peuvent atteindre un taux de rendement présumé de 7 % », a-t-elle dit. Marcie Frost fait, elle aussi, remarquer que les rendements des gestionnaires d’actions externes « n’ont pas suffisamment contribué à l’atteinte de l’objectif de 7 % ».

Le chef de la direction a également souligné que le régime de retraite réalisera des « économies très importantes » sur les frais de cessation d’emploi des gestionnaires : 80 M$ pour les gestionnaires d’actions traditionnels et 20 M$ pour les nouveaux gestionnaires.

Le programme des nouveaux gestionnaires était particulièrement coûteux pour le régime de retraite puisque presque tous les nouveaux gestionnaires de CalPERS faisaient partie de ce programme. Toutefois, Marcie Frost précise dans la note de service que CalPERS « n’arrête pas » son programme pour les nouveaux gestionnaires.