On voit le mot Brexit. Les B, R, E forment le drapeau du Royaume-Uni alors que les dernières lettres forment le drapeau européen. Le I a la forme de l'Angleterre.
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Le Premier ministre britannique n’a pas encore fermé toutes les discussions avec l’Europe autour du Brexit, mais affirme regretter « l’abandon, par Bruxelles, de toute idée d’accord de libre-échange sur le modèle de celui conclu par les Européens avec le Canada », rapporte le quotidien Les Echos.

Dans une brève allocution télévisée, il a déclaré trouver étrange que l’Europe ait refusé un tel accord au Royaume-Uni alors que celui-ci a appartenu pendant près de 50 ans à l’Union européenne (UE).

Il estime qu’à la fin du délai de la période de transition et la sortie du marché commun de dix semaines, les conversations risquent encore une fois d’échouer à moins d’un revirement de dernière minute. Il conseille donc aux entreprises britanniques de se « préparer à un scénario de no deal ».

« Comme les Européens refusent de discuter sérieusement, j’en ai conclu que nous devons nous préparer le 1er janvier 2021 à des arrangements plus proches d’un accord australien », soutient-il.

« S’il y a un changement fondamental d’approche, évidemment, nous sommes toujours prêts à écouter », glisse-t-il toutefois.

Rappelons que le Premier ministre britannique avait fixé la mi-octobre comme date limite pour parvenir à un compromis politique. Toutefois, les dirigeants européens n’ont pas cédé à la pression.

« C’est le Royaume-Uni qui a le plus à perdre d’un “no deal” », argumente le président français Emmanuel Macron.

Le ministre Johnson est donc revenu sur sa menace et n’a finalement pas fermé la discussion avec les 27 États membres de l’Union. Il a plutôt laissé la balle dans leur camp, leur demandant d’agir.

Un accord déjà défini

Selon le journal Le Monde, les deux parties n’ont pas le choix d’accepter les compromis nécessaires à un accord dont les grandes lignes commencent déjà à se dessiner. L’Europe va devoir ainsi concéder la fin du statu quo sur l’accès aux eaux britanniques.

De son côté, le Premier ministre britannique devra donner davantage de gages à Bruxelles, qui craint une concurrence déloyale, notamment concernant les aides d’État. Le Royaume-Uni devra également accepter des règles de gouvernance de l’accord strictes.

« Notre principal problème, ce sont des règles de concurrence loyale. Notre proposition, qui correspond à notre accord avec la Suisse, c’est l’accès au marché unique en contrepartie du respect de nos règles sanitaires, environnementales, sociales, en matière d’aides d’État. La proposition des Britanniques est l’accès au marché unique sans respect des règles. C’est inacceptable », souligne le président Macron.

« Les négociations sont terminées si l’UE ne change pas de position », a quand même menacé un porte-parole de Downing Street en réponse à l’entêtement de l’UE.