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L’âge et le niveau d’expérience dans les placements sont des facteurs qui influencent le type d’investisseur que seront vos clients et leur aptitude à prendre des risques qui pourraient être fatals pour leur patrimoine, analyse Morningstar.

Avec la COVID-19, le confinement qui s’en est suivi et l’explosion des applications de courtage, nombre d’investisseurs néophytes sont apparus sur le marché. Et la plupart sont avides de sensations fortes, une mauvaise nouvelle pour leurs finances, constate de nouvelles recherches sur l’investissement autonome menées au Royaume-Uni par la Financial Conduct Authority (FCA).

Des affaires comme GameStop, qui ont fait la une des journaux, ont pu donner l’impression que la Bourse rimait avec gains spectaculaires, une idée qui s’est gravée dans la tête des jeunes investisseurs.

Suite à cette arrivée de nouveaux investisseurs, BritainThinks, un groupe de chercheurs, a analysé les investisseurs autonomes en les divisant en trois grands groupes :

  • Les « tentons le coup », soit les investisseurs qui prennent des décisions rapides et se jettent parfois sur les options populaires du moment;
  • Les « réfléchissons bien » représentent les investisseurs plus expérimentés et souvent plus âgés qui ne font des placements qu’après mûre réflexion;
  • Et les « joueurs » qui pensent que les investissements fonctionnent comme des paris et espèrent en tirer de gros gains. Cette catégorie ressemble à la première dans le sens où les deux aiment le frisson du risque et espèrent un meilleur rendement.

Les investisseurs faisant partie de la première catégorie sont généralement jeunes et investissent dans des actifs ou des sociétés très en vogue, comme Bitcoin, Tesla ou Amazon. Les médias sociaux ont un impact non négligeable sur ce groupe et plusieurs d’entre eux avouent avoir investi dans certains placements après avoir visionné une vidéo sur YouTube ou TikTok.

Ces derniers auraient bien besoin de votre aide, car plusieurs investissent de l’argent qu’ils ne peuvent pas se permettre de perdre.

Il est ainsi bon de leur prodiguer certains conseils de base :

     1) Ne rien faire est parfois la meilleure chose à faire

Typiquement si l’on regarde les montagnes russes du Bitcoin ou la montée, puis la descente drastique de GameStop, l’on peut en conclure que le marché boursier est d’humeur « frénétique », comme le décrit Morningstar. Les investisseurs craignent de rater l’opportunité de leur vie, particulièrement les moins expérimentés, toutefois il est bon de rappeler que parfois ne rien faire est la meilleure solution.

Les investisseurs peu expérimentés sont particulièrement sujets à deux erreurs fréquentes, soit l’effet de possession, qui fait que l’on attribue à un actif une valeur supérieure juste parce qu’on le possède, et le « biais de récence », soit lorsque l’on assume que les rendements récents se poursuivront toujours.

Évidemment, le passé en placement n’est que peu souvent garant de l’avenir et il n’est jamais bon de surestimer la valeur d’un placement. Deux rappels bons à faire à tout investisseur.

      2) Imiter n’est jamais la solution

Tous les profils ne sont pas identiques, la façon d’investir son argent devrait donc être propre à chacun. Ce n’est pas une solution d’imiter ce qu’un ami ou un membre de sa famille a fait. Rappelez aux investisseurs l’importance de faire un profil de risque et une planification financière à long terme et expliquez-leur bien les placements qui ne sont pas faits pour eux et surtout pourquoi.

Aider ces investisseurs

Les plateformes de courtage proposant des prix compétitifs ont été décrites comme une « démocratisation » de l’investissement, une façon de rendre ce dernier plus transparent et d’élargir le nombre d’investisseurs.

Mais comment agir pour aider ces nouveaux investisseurs en tant que conseiller?

Voici trois questions que vous devriez donner à ceux qui veulent se lancer dans l’investissement autonome afin de leur offrir des pistes de réflexion avant de choisir un placement :

  • Est-ce que je comprends ce que j’achète?
  • Suis-je à l’aise avec le niveau de risque?
  • Que se passera-t-il si ça tourne mal? Suis-je assez protégé et diversifié?