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Léonie St-Pierre Dionne aimait les maths… mais aussi les gens. Pas juste l’un ou l’autre. C’est ce dont elle s’est rendu compte, encore jeune, quand elle a fait une session en actuariat. « Je n’ai pas aimé ça : j’ai besoin d’avoir des contacts avec les gens. Il fallait que je trouve un domaine qui relie les chiffres et la relation humaine », explique la jeune femme.

Elle a trouvé sa voie dans le conseil en services financiers. Après un bac en administration au campus de Lévis de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR), terminé en 2012, elle a acquis ses permis en placements et planification financière puis, plus tard, en assurance collective et de personnes. Très rapidement, son conjoint et elle ont acheté un bloc de clientèle et créé leur propre firme, Consulta, cabinet de services financiers, en 2016, à Lévis.

C’est « pour la liberté et la flexibilité » qu’offre ce mode d’exercice que la mère de trois enfants, âgés de 2, 4 et 5 ans, a choisi le travail autonome.

Chez Consulta, elle s’occupait principalement de préretraités. « J’aime faire de la planification de retraite. On a une relation d’aide dans ce métier. Notre impact est concret. On est dans la réalité », confie-t-elle. Dans cette tâche, elle peut toucher du bout des doigts ce qui la passionne dans son métier : « être proche des gens, avoir de la compassion et de l’humanité. »

Cela ne l’a pas empêché de prendre une grande décision après près de trois ans de pratique : vendre sa clientèle et partir enseigner. Transmettre aux plus jeunes lui a toujours plu. Elle a commencé par être « mentor » à l’Institut québécois de planification financière (IQPF), où elle s’occupait de certaines tâches en lien avec les examens, où elle participait à des journées carrière. Depuis 2017, elle est aussi tutrice d’étudiants en ligne de la Téluq, pour qui elle a créé un cours en placement.

Transmettre la théorie… et la réalité

Surtout, depuis 2016, elle donne des cours au département d’administration au Cégep de Lévis-Lauzon. C’était à temps partiel jusque récemment, mais quand elle a eu la possibilité d’obtenir un poste à temps plein, elle a décidé de se lancer. Elle reste dans les chiffres et la relation humaine. Elle est comblée.

« En enseignement, j’aime montrer la théorie et la réalité, la vraie vie », affirme Léonie St-Pierre Dionne. Elle s’efforce de « montrer (aux étudiants) les bonnes pratiques d’affaires : je leur apprends à faire une tenue de dossier, une analyse des besoins, etc. ». C’est sa valeur ajoutée : elle utilise tout ce qu’elle a vu dans sa pratique pour enrichir ses cours et transmettre aux jeunes la réalité.

C’est aussi pour elle le moyen de « leur dire que c’est une carrière motivante, intéressante et qui ne comporte pas de limite : on peut tout faire. On peut écouter ce qu’on aime et le faire pour ses clients », poursuit-elle. Elle les incite à « ne pas avoir peur de se former et de continuer à le faire une fois installés dans l’industrie car il y a beaucoup de changements dans notre métier ». Un conseil qu’elle donne à tous les conseillers débutants. « J’ai commencé à 22 ans et ma formation ainsi que la mise à jour que je m’efforçais de faire en permanence m’ont aidée à me démarquer », constate Léonie St-Pierre Dionne.

Autre conseil : « comprendre le client, ses objectifs, ses motivations. La finance comportementale est très importante dans notre pratique. On a presque un rôle de confident. Il faut aider notre client à réaliser ses rêves ». Mais pour cela, il faut le connaître. Si ce sont des aspects évoqués en cours, « ce le sera sûrement encore plus dans le futur », avance la conseillère.

Si son départ dans l’enseignement représente un grand changement de carrière, Léonie St-Pierre Dionne est en phase avec ses passions. Éprise du travail en firme au plus près de la population, des vies et des rêves des uns et des autres, elle reviendra sûrement à ses premières amours un jour.