Privilégier des fonds résilients
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La constance est le deuxième critère. « On retient ceux qui ont une philosophie à laquelle ils se tiennent quels que soient les marchés. » Enfin, la performance doit être nette, sans trop de volatilité, mais convaincante autant dans les périodes d’épreuve que dans celles d’embellie boursière.

À l’heure actuelle, François Cantin demeure positif à l’endroit des marchés boursiers, confiant que les actions domineront pour un bon moment encore. Et la portion des actions, quand elle est à l’international, a tout avantage à se faire sans couverture de devise, car le conseiller pense que la remontée du dollar canadien tire à sa fin. « On a profité de la baisse du huard à 0,67 $ qui a sensiblement rehaussé les rendements, dit-il. Cette forte prime est probablement passée, mais on pense comme plusieurs analystes que le dollar canadien va encore fléchir. »

Une trame de fond porte les portefeuilles du conseiller : la démographie. Elle est négative dans les marchés développés, et positive dans les marchés émergents. Cela donne donc une saveur internationale aux portefeuilles, de façon à profiter à long terme de cette vague de fond toujours dans le respect des profils d’investissement des clients, bien sûr.

« Nous n’écartons pas le Canada, qui reprend du poil de la bête, mais ce n’est pas notre zone privilégiée, fait ressortir François Cantin. Nous misons plutôt sur les États-Unis, l’Europe et quelques pays asiatiques. » De façon éloquente, les trois fonds (on devrait plutôt dire : les trois gest ionnaires) qu’il met de l’avant évoluent dans les catégories internationales.

Catégorie Mackenzie croissance moyennes capitalisations américaines, série A

Manufacturier : Placements Mackenzie

Création : novembre 2002

Actif sous gestion (ASG) (31 octobre 2017) : 2,0 G$

Ratio des frais de gestion (RFG) : 2,54 %

Rendement annualisé depuis la création : 10,1 %

L’aspect le plus intéressant de ce fonds, « c’est qu’il n’a pratiquement jamais été négatif », souligne François Cantin. En 2008, au plus fort de la crise financière, il n’a fléchi que d’un demi-point de pourcentage (il s’agit de la version sans couverture de devise).

Ainsi, à 0,63 pour une période de 10 ans, la corrélation du fonds avec son indice de référence est remarquablement faible. Cela implique que le gestionnaire, Phil Taller, « laisse un peu d’argent sur la table » en période de croissance, mais la corrélation dans ces conditions, à 0,83, est nettement plus serrée. Ainsi, les rendements de 38,5 % en 2013, 16,0 % en 2014 et 7,9 % pour l’année en cours sont solides, mais ne dépassent pas énormément l’indice de référence.

Ce fonds a la particularité d’être très concentré avec seulement 40 titres dans un marché de titres américains de moyenne capitalisation où les noms se chiffrent dans les milliers. « Ça implique que le gestionnaire doit faire une analyse très approfondie de chaque titre », souligne François Cantin.

Cette analyse ne retient que des entreprises où les possibilités de croître sont perceptibles, notamment dans les technologies et les soins de santé. Là où les possibilités d’expansion sont limitées, le gestionnaire n’investit pas, « même si le créneau où opère la firme est prospère », note François Cantin.

Catégorie mondiale équilibrée Trimark, série A

Manufacturier : Invesco

Création : août 2002

ASG (31 octobre 2017) : 561 M$

RFG : 2,67 %

Rendement annualisé depuis la création : 5,53 %

Ce fonds est le résultat de l’ajout d’une portion de titres à revenu fixe au fonds Destinées mondiales, de Trimark, qui existait préalablement. Une grande part de son attrait tient au fait que son gest ionnaire, Jeff Hyrich, est à la barre depuis 16 ans. Celui-ci dispose d’un mandat « sans frontières », avec le loisir d’investir dans des actions et des titres à revenu fixe du monde entier.

Ce gestionnaire agit comme un investisseur, en quelque sorte, pas comme un simple financier. « Il préfère les entreprises qui réinvestissent leurs bénéfices plutôt que de payer des dividendes ou de racheter leurs actions, souligne François Cantin. Il ne croit pas aux situations de croissance limitées ; une entreprise qui réinvestit, c’est un signal crucial. »

Ce fonds dispose d’un actif relativement modeste de 561 M$ réparti entre 50 titres. Pour un fonds équilibré, où la part de titres à revenu fi xe s’élève à 28 %, la feuille de route est intéressante avec un rendement de 5,5 % depuis sa création et un rendement de 9,4 % depuis cinq ans.

Fonds d’actions internationales B lack Creek série A

Manufacturier : Placements CI

Création : septembre 2008

ASG (25 octobre 2017) : 1,37 G$

RFG : 2,46 %

Rendement annualisé depuis la création : 12,4 %

« Voici un autre fonds très concentré : 20 à 30 titres pour un actif de 1,4 G$ », fait remarquer dès le départ François Cantin. « Ses deux gestionnaires, Richard Jenkins et Bill Kanko, étaient avec Trimark auparavant et nous les connaissons depuis nos débuts. »

La philosophie Trimark domine ici, « donc une approche ciblée, note François Cantin, où les gestionnaires veillent à avoir une très faible exposition aux actions contenues dans les indices. Ils ne veulent pas que leur performance soit reliée aux indices. Ils veulent les battre. »

Avec une part nord-américaine minime de 8 %, tout le reste étant en Europe et en Asie, le fonds affiche une feuille de route remarquable où les performances dépassent presque toujours largement l’indice de référence. C’est le cas, par exemple, en 2012, 2013 et 2015 où les rendements ont été de 30,5 %, 38,3 % et 23 %, respectivement, alors que l’indice affichait 16 %, 26 % et 16 %.